Des manifestants s'opposent à la loi "sécurité globale" mardi 17 novembre à Paris. 0:58
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Jihane Bergaoui, édité par Laetitia Drevet , modifié à
L'Assemblée nationale a voté vendredi soir la mesure la plus controversée de la proposition de loi "sécurité globale" pénalisant la diffusion malveillante de l'image des forces de l'ordre. Arié Alimi, avocat membre de la Ligue des droits de l'homme, voit dans l'opposition à cette loi un "combat pour la liberté de la presse". 

Pour Arié Alimi, "tout est encore possible". Dans un climat tendu, l'Assemblée nationale a voté vendredi soir la mesure la plus controversée de la proposition de loi "sécurité globale" pénalisant la diffusion malveillante de l'image des forces de l'ordre. Face à la fronde des défenseurs des libertés publiques et des sociétés de journalistes, le gouvernement a précisé l'article litigieux qui pénalise la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" des forces de l'ordre en intervention quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".

Des explications loin d'être satisfaisantes pour l'avocat Arié Alimi, membre de la Ligue des droits de l'homme. "C’est un combat politique, c’est un combat pour la liberté de la presse", affirme-t-il au micro d'Europe 1. L'opposition, dit-il, doit se poursuivre. "Tout est encore possible dans ce combat politique. Et on le mènera jusqu’au bout car ce sont des valeurs fortes, des valeurs essentielles." 

Un rassemblement prévu samedi à Paris

Pour le ministre de l'Intérieur, la mesure permet de "protéger ceux qui nous protègent", confrontés à une violence qui déborde sur les réseaux sociaux. Journalistes, défenseurs des libertés publiques et pourfendeurs des violences policières dénoncent, eux, "une atteinte disproportionnée à la liberté d'expression". Un rassemblement est prévu samedi après-midi, place du Trocadéro à Paris.

Des manifestations avait eu lieu mardi un peu partout en France et à Paris devant l'Assemblée nationale. Des heurts avaient alors éclaté entre participants et policiers et plusieurs journalistes avaient fini en garde à vue. "Les journalistes ont été repoussés, interpellés, mis en garde a vue, uniquement parce qu’ils faisaient leur travail. C’est justement ce que nous essayons d’éviter en empêchant ce texte de passer", martèle Arié Alimi.