Loi prostitution : lancement des premiers parcours de sortie pour les travailleuses du sexe

Ces parcours de sortie, d'une durée de six mois renouvelable, ne pourront pas excéder deux ans.
Ces parcours de sortie, d'une durée de six mois renouvelable, ne pourront pas excéder deux ans. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP
Cinq premiers parcours de sortie ont été autorisés par décision préfectorale, une "étape majeure" dans l'application de la loi renforçant la lutte contre la prostitution.

Des prostituées bénéficient depuis octobre du dispositif de parcours de sortie de la prostitution, volet social de la loi adoptée en 2016 dont la pénalisation du client constituait la mesure phare, a annoncé vendredi l'association Mouvement du nid, qui demande plus de moyens pour assurer le dispositif.

"Un signal fort". "C'est une étape majeure" dans l'application de la loi renforçant la lutte contre la prostitution, s'est félicité dans un communiqué le Mouvement du nid, une association abolitionniste. "Enfin, l'État donne un signal fort aux personnes qui souhaitent des alternatives à la prostitution : il est à leurs côtés", s'est réjouie le présidente de l'organisation, Christine Blec, citée dans le communiqué. 

Cinq premiers parcours autorisés, sept autres en attente. "Au 1er novembre, cinq premiers parcours ont été autorisés par décision préfectorale", a indiqué à l'AFP le cabinet de Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. "Sept autres dossiers ont été approuvés en commission départementale et sont en attente de validation par le préfet", a précisé le Mouvement du nid.

Accompagnement médical et aide financière à l'insertion. Ces parcours de sortie, d'une durée de six mois renouvelable, ne pourront pas excéder deux ans. Les bénéficiaires, qui pourront se voir mettre à disposition un logement locatif social ou une place en foyer, profiteront d'un accompagnement médical sur le plan physique ou psychologique ainsi que d'actions d'insertion sociale et professionnelle. Elles recevront aussi une aide financière à l'insertion sociale (Afis) de 330 euros mensuels pour une personne seule. Chaque enfant à charge donne droit à 102 euros supplémentaires. Elles pourront également se voir délivrer une autorisation provisoire de séjour d'une durée minimale de six mois leur permettant de travailler.

Des crédits en baisse pour les associations. Le Mouvement du nid s'inquiète cependant du "manque de soutien financier" de l'État aux 25 associations agréées, chargées d'assurer le dispositif. Les crédits alloués à la lutte contre la prostitution dans le projet de budget 2018 "sont en baisse de 25%", de 6,6 à 5 millions d'euros, a dénoncé auprès de l'AFP Stéphanie Caradec, directrice de l'association. "On n'est pas en capacité d'accueillir tout le monde aujourd'hui, a-t-elle prévenu. C'est un accompagnement complet, qui prend du temps".

Depuis le vote de la loi prostitution, un client est passible d'une amende de 1.500 euros, pouvant monter à 3.750 en cas de récidive. La loi prévoyait également que les prostituées ne soient plus verbalisées pour racolage.