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Yasmina Kattou
Cette année la fondation Abbé Pierre met l'accent dans son rapport sur le mal-logement des femmes. Certaines situations, comme les cas de violences conjugales, poussent de plus en plus de femmes à fuir et 40% des femmes victimes de violences en demande d’hébergement seraient sans solution.
TÉMOIGNAGE

Dans son rapport annuel sur le mal-logement, la Fondation Abbé Pierre a dénoncé les "efforts insuffisants" du gouvernement. Le mal-logement concerne plus de quatre millions de personnes en France et principalement des femmes selon l'association. Dans le détail, le rapport souligne que 83% des familles monoparentales sont constituées de femmes. Outre la séparation qui représente une perte de revenus de 20%, des situations plus graves comme les violences conjugales poussent de plus en plus de femmes à fuir mais 40% des femmes victimes de violences en demande d’hébergement seraient sans solution.

Logée chez sa famille, par peur que son ex-conjoint "change les serrures"

C'est le cas de Rachida, rencontrée pour Europe 1. Des menaces à l'arme blanche l'ont poussée à quitter son domicile avec ses trois enfants. Après un mois passé chez des proches, un juge lui délivre une ordonnance de protection qui lui permet d'expulser son ex-conjoint violent et de réintégrer le logement. Mais Rachida n'est pas titulaire du bail.

"Je ne suis pas partie de chez moi, mais chez ma famille, par peur qu'il défonce la porte, il change les serrures, Il est chez lui, il le sait pertinemment et il le dit à mes enfants cet appartement, c'est à moi", raconte-t-elle. Aujourd'hui, Rachida n'a aucune solution de relogement. La maman risque de se retrouver à la rue avec ses enfants d'ici un mois.

"Je ne pourrai jamais m'en sortir"

"Je n'ai aucune réponse de la part de mon bailleur et ils me disent clairement dès que l'ordonnance de protection s'arrête, ils vont relancer une expulsion. Ce sont les femmes qui sont victimes de violences qui sont expulsées. Mais où est la justice ? Je ne pourrais jamais m'en sortir", s'inquiète Rachida.

Avec pour seule ressource le RSA, elle n'a pas les moyens de louer un appartement. Rachida espère l'attribution d'un autre logement social pour pouvoir se reconstruire avec ses enfants.