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avec AFP , modifié à
L'infertilité, qui fera l'objet d'un "grand plan" selon les annonces d'Emmanuel Macron, touche plus de trois millions de personnes en France et représente un problème sanitaire mondial. Environ un couple sur quatre en désir d'enfants en France ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois ou plus d'essais, délai correspondant à la définition de l'infertilité par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Quelque 3,3 millions de Français seraient affectés, selon un rapport remis à l'exécutif en février 2022 et copiloté par le professeur Samir Hamamah, chef de service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier. "En France comme dans l'ensemble des pays industrialisés, la hausse de l'infertilité résulte tout d'abord du recul de l'âge à la maternité. En quatre décennies, cet âge a augmenté de cinq ans", soulignait ce rapport, qui rappelait que la fertilité décline progressivement après 30 ans.

 

Des causes médicales (endométriose, syndrome des ovaires polykystiques chez les femmes...), des facteurs liés au mode de vie (tabac, alcool, obésité...) mais aussi une baisse de la qualité du sperme, pouvant être partiellement liée à des facteurs environnementaux, étaient aussi évoqués.

Une personne sur six "est touchée par l'incapacité d'avoir un enfant" dans le monde

Dans le monde, environ une personne sur six "est touchée par l'incapacité d'avoir un enfant à un moment ou à un autre de la vie", ce qui "peut entraîner une détresse majeure, de la stigmatisation et des difficultés financières", selon un rapport de l'OMS publié début avril 2023.

 

Pour l'organisation basée à Genève, ce "problème sanitaire majeur", qui touche 17,8 % de la population adulte des pays riches et 16,5 % des pays à revenus faibles et intermédiaires, nécessite que les pays favorisent sa prévention, son diagnostic et son traitement.

Pour répondre à la hausse de l'infertilité — problème qu'il a qualifié de "tabou du siècle" — le président français a annoncé mardi soir qu'"un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre (...) ce réarmement démographique".

Des préconisations par la loi bioéthique de 2021

Attendu depuis plusieurs années, le plan national de lutte contre l'infertilité est prévu par la loi bioéthique de 2021. Dans le prolongement de la loi, les ex-ministre de la Santé et secrétaire d'État chargé de la Famille d'alors, Olivier Véran et Adrien Taquet, avaient missionné deux spécialistes pour "faire le point" sur les causes d'infertilité et proposer des mesures.

 

Parmi ses préconisations, leur rapport suggérait d'informer régulièrement, dès le collège, sur la physiologie de la reproduction et le déclin de la fertilité avec l'âge, ou d'instaurer des consultations ciblées pour repérer de potentiels facteurs d'altération. Initialement, l'exécutif avait assuré vouloir transformer ce rapport en "une stratégie de lutte contre toutes les causes d'infertilité pour le printemps 2022".