Limitation à 80 km/h : "Je voulais sauver des vies, on m'a accusé de vouloir remplir les caisses"

Edouard Philippe a regretté d'avoir été accusé de vouloir "remplir les caisses" de l'État avec l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h.
Edouard Philippe a regretté d'avoir été accusé de vouloir "remplir les caisses" de l'État avec l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h. © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP
Lors de son discours de restitution des propositions du "grand débat", le Premier ministre Édouard Philippe a déploré d'avoir été accusé de chercher à "remplir les caisses" de l'État avec l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h. 

Le Premier ministre Édouard Philippe a regretté lundi la "défiance" manifestée au moment de l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h, une mesure impopulaire décidée pour "sauver des vies" et non pour "remplir les caisses" de l'État.

"La bonne foi, c'est celle qui m'a par exemple conduit à instaurer le 80 km/h parce que je ne pouvais pas accepter l'hécatombe quotidienne qui brise des vies, des familles, des existences", a expliqué Édouard Philippe, lors de la présentation du compte-rendu du "grand débat national". "Je voulais sauver des vies, on m'a accusé de vouloir remplir les caisses" de l'État, a-t-il regretté. La limitation de vitesse à 80 km/h, entrée en vigueur le 1er juillet 2018 sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, a été parmi les mesures les plus contestées dans la crise des "gilets jaunes"

 

"J'ai dû moi-même apprendre à gouverner avec cette défiance"

Au cours de son discours, le Premier ministre a estimé que les Français avaient notamment exprimé "une exigence démocratique". "Nous ne sommes pas parvenus à concilier les Français avec ceux qui les dirigent", a-t-il poursuivi, évoquant "les mots très durs, très violents" utilisés à l'égard du "gouvernement, des élus ou des fonctionnaires".

"J'ai dû moi-même apprendre à gouverner avec cette défiance", a-t-il ajouté, en allusion à sa mesure phare relative à la sécurité routière. "Je ne me résigne pas à abandonner cette ambition en matière de sécurité routière. C'est une grande politique publique au service de nos concitoyens, elle est indispensable", a-t-il ajouté: "Mais je dois apprendre à composer avec l'incompréhension ou le rejet de certains de nos concitoyens".