La Grande mosquée de Paris 1:36
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Mayalène Trémolet édité par Sylvain Allemand / Crédit photo : J-F ROLLINGER / ONLY FRANCE / Only France via AFP , modifié à
Abdelali Mamoun, imam de la Grande mosquée de Paris, a mis en doute ce mardi matin la recrudescence des actes antisémites en France depuis le 7 octobre. Des propos qui ont déclenché la polémique deux jours après les marches contre l'antisémitisme dont le religieux était absent et qui ont fait réagir la Grande mosquée de Paris.

La polémique enfle. Abdelali Mamoun, imam de la Grande mosquée de Paris, a remis en cause ce mardi matin l'augmentation depuis le 7 octobre des actes antisémites en France. Depuis l'attaque du Hamas sur Israël, le ministère de l'Intérieur en a dénombré 1.200 dans l'hexagone. Un chiffre lui aussi mis en doute par le religieux qui demande des preuves sur des actes. "Où sont ces 1.200 et quelques actes antisémites qu'il y a en France ? J'aimerais bien qu'on les dévoile. Nous aimerions des éléments concrets", a-t-il déclaré à RMC.

Sur les actions antisémites connues et dévoilées au public, l'imam relativise leur portée et souligne la jeunesse des individus incriminés. "Nous parlons d'enfants, même pour l'affaire du rabbin agressé, nous parlons d'enfants qui sont dans une attitude puérile et qui ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actions", a-t-il affirmé. Interrogé sur son absence remarquée de la grande marche contre l'antisémitisme, Abdelali Mamoun invoque les "exactions" commises par Israël envers la population de Gaza.

"Des insinuations très choquantes"

Face à cette remise en cause des chiffres, la réponse du ministère de l'Intérieur n'a pas tardé. Gérald Darmanin s'est fendu en tweet détaillant l'ensemble des actes antisémites en France depuis le début de l'année. "Ce matin, des insinuations très choquantes ont été tenues par un invité de RMC. Je les réprouve totalement", a déclaré sur X le ministre de l'Intérieur. Par communiqué, la Grande mosquée de Paris s'est désolidarisée de son imam en annonçant ne pas relativiser, minimiser et nier la recrudescence des exactions antisémites en France. 

Du côté du parti présidentiel, la réponse est cinglante. "Ces propos s'apparentent à une forme de négationnisme. C'est notre République qui est attaquée derrière ces actes, les remettre en cause c'est faire une deuxième fois du mal à toutes ces personnes. Je pense que ce type de propos doit être lourdement condamné", dénonce au micro d'Europe 1 le député Renaissance Mathieu Lefèvre, président du groupe Franco-Israël à l'Assemblée nationale. Une demande de sanction également partagée par Yonathan Arfi, président du Crif.

Une polémique qui ne fait pas les affaires d'Emmanuel Macron qui recevait lundi à l'Élysée, plusieurs chefs religieux dans une optique d'apaisement et d'unité nationale. Une rencontre qui a eu lieu sous un fond de tensions liées au refus des autorités musulmanes à manifester.