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"Libération" et la pédocriminalité : "On a eu tort de ne pas prendre nos distances"

Nicolas Carreau, édité par Margaux Baralon . 1 min
Laurent Joffrin, directeur de Libération, fait le mea culpa de son journal qui a défendu la pédocriminalité dans les années 70 et 80.
Laurent Joffrin, directeur de Libération, fait le mea culpa de son journal qui a défendu la pédocriminalité dans les années 70 et 80. ©

Laurent Joffrin, directeur de "Libération", revient sur Europe 1 sur le soutien que le journal a pu apporter, dans les années 1970 et 1980, à la dépénalisation de la pédocriminalité. Quarante ans plus tard, à la lumière de l'affaire Matzneff, le quotidien fait son mea culpa.

En quarante ans, les choses ont bien changé. Dans les années 1970 et jusqu'au début des années 1980, le journal Libération a largement ouvert ses pages à des gens, notamment des intellectuels, qui y ont fait l'apologie de la pédocriminalité. Lundi, le quotidien de gauche a mis l'écrivain Gabriel Matzneff à la Une. Non pas pour défendre celui qui est rattrapé par ses écrits ouvertement pédophiles mais bien pour décortiquer l'affaire. "Coupable, Matzneff ? À coup sûr", écrit dans son édito Laurent Joffrin, le directeur de Libération. Qui fait le mea culpa de son journal au micro d'Europe 1.

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"Libération est l'enfant de 1968"

"On a commis une erreur grave à l'époque dont on s'est expliqué", estime-t-il. "Il y avait un petit groupe de gens, d'intellectuels, qui demandaient la dépénalisation de la pédophilie. C'est vrai qu'on a publié des tribunes dans ce sens là." Notamment une, en 1977, qui sera également relayée par Le Monde, et qui réclame la remise en liberté de trois hommes accusés d'"attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans". 

"Libération est l'enfant de 1698", rappelle aujourd'hui Laurent Joffrin. "L'idéologie était largement libertaire, très positive à beaucoup d'égards puisqu'il s'agissait de lutter pour l'égalité hommes-femmes, la dépénalisation de l'homosexualité, des choses comme ça. Et puis il y a eu cet excès, ce dérapage. Et on a eu tort, on a eu tort de ne pas prendre nos distances tout de suite."

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Quarante ans plus tard, le propos ne souffre aucune équivoque. "C'était absolument illégal et moralement inacceptable", conclut Laurent Joffrin.