Levothyrox : une perquisition au siège du laboratoire Merck à Lyon

Près de 9.000 patients ont signalé à l'ANS les effets indésirables de l'ancienne formule du médicament.
Près de 9.000 patients ont signalé à l'ANS les effets indésirables de l'ancienne formule du médicament. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec A.R. , modifié à
Le laboratoire à l'origine du médicament a été perquisitionné dans le cadre d'une enquête préliminaire pour tromperie aggravée.

Le siège français du laboratoire allemand Merck Serono, situé à Lyon, a été perquisitionné mardi matin. Le laboratoire, qui produit notamment le médicament Levothyrox, a confirmé la perquisition révélée par Le Progrès. La formule de ce médicament mise sur le marché en mars fait l'objet de plaintes concernant de lourds effets indésirables. Près de 9.000 patients ont en effet signalé ces effets à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANS).

Cette perquisition intervient dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte mi-septembre pour tromperie aggravée, atteintes involontaires à l’intégrité physique et mise en danger de la vie d’autrui. Cette mesure vise à saisir et à exploiter les données informatiques ou administratives utiles aux enquêteurs. 

Scandale sanitaire. La perquisition est menée depuis 09H00 par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour "tromperie aggravée, atteintes involontaires à l'intégrité physique et mise en danger de la vie d'autrui". Fin septembre, 62 plaintes ont été déposées et confiées au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille. Ces investigations sont réalisées "sous la tutelle de deux magistrats de Marseille, dans les trois établissements du siège de Merck situés à Lyon et dans sa banlieue", a précisé le procureur de Marseille Xavier Tarabeux, ajoutant qu'aucune audition ou garde à vue n'était prévue pour l'heure.

Premier marché mondial avec trois millions d'utilisateurs, la France, secouée ces dernières années par plusieurs scandales sanitaires comme celui du Mediator, est aussi le premier pays où la nouvelle formule a été introduite. L'ancienne formule du Levothyrox est quant à elle disponible depuis lundi, sous le nom d'Euthyrox. Le directeur général de l'ANS redoute toutefois un risque de pénurie