L'essayiste Hakim El Karoui présente son Association musulmane pour l'islam de France

Hakim El Karoui a présenté lundi son projet d'Association musulmane pour l'islam de France.
Hakim El Karoui a présenté lundi son projet d'Association musulmane pour l'islam de France. © AFP
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avec AFP
Lundi, l'essayiste Hakim El Karoui a présenté son projet d'association qui vise notamment à réguler les secteurs du pèlerinage et du halal.

L'essayiste Hakim El Karoui a présenté lundi son projet d'Association musulmane pour l'islam de France (Amif), destinée notamment à réguler les secteurs du pèlerinage et du halal et à financer un "conseil théologique" indépendant chargé entre autres de lutter contre la radicalisation.

Les statuts de l'Amif déposés dans quelques jours. Cette structure, qui se veut "un tiers de confiance", a pour finalité de réunir "toutes les compétences possibles et nécessaires pour l'organisation, la régulation, le travail théologique, le travail de diffusion des idées pour faire face aux multiples enjeux qui concernent l'islam aujourd'hui", a résumé Hakim El Karoui lors d'une conférence de presse, entouré d'une quinzaine de personnalités travaillant avec lui sur ce projet. Les statuts de cette structure, qui serait notamment composée de deux associations (une association cultuelle de type 1905 et une association culturelle de type loi 1901), seront déposés d'ici à "quelques jours". 

L'Amif veut devenir un acteur du marché du pèlerinage. L'Amif entend, dans un premier temps, devenir un acteur du marché du pèlerinage. Faisant le constat que la chaîne actuelle d'organisation du voyage pour les quelque 23.000 à 25.000 pèlerins français allant chaque année à La Mecque manque de transparence et coûte cher, les porteurs du projet travaillent à une structure garantissant transparence et meilleur qualité de service, via une accréditation des agences de voyage (avec un référentiel et un système d'audit financier des agences). Pour cela, ils espèrent une discussion fructueuse avec les autorités saoudiennes, qui aujourd'hui agréent les agences et remettent les visas. L'Amif serait rémunérée pour ce service d'accréditation.

Devenir le "certificateur des certificateurs". Une fois ce service mis en place, les auteurs du projet veulent faire de même sur le marché du halal en devenant le "certificateur des certificateurs", moyennant une redevance. Dernier volet, l'Amif pourrait collecter les dons des fidèles et leur redistribution "en toute transparence" à travers une plateforme Internet.

Financer un "conseil théologique". Les marges financières dégagées par ces services permettront de financer les projets d'un "conseil théologique" qui aura vocation, entre autres, à travailler sur le "statut" des imams et leur formation. "Épine dorsale d'un islam apaisé", ce conseil devra notamment "veiller à la conformité du discours religieux", a déclaré le théologien Tarik Abou Nour, assurant que ce discours ne pourra qu"'encourager à la paix, à l'intégration".

Enfin l'Amif, qui entend "améliorer l'insertion paisible de l'islam dans la République", pourra financer des projets valorisant l'image de l'islam en France, luttant contre les discriminations et contre la radicalisation. En septembre, Hakim El Karoui avait présenté un rapport publié par l'Institut Montaigne, proposant de réformer le culte musulman, pour mieux lutter contre le discours salafiste, accusé de favoriser la radicalisation.