Cigarette électronique 2:25
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Zoé Pallier
Les puffs, petites cigarettes électroniques jetables parfumées, sont très en vogue chez les collégiens. Faiblement dosées en nicotine, elles créent tout de même une accoutumance et un risque de dépendance. Si leur vente est interdite aux mineurs, ces derniers arrivent facilement à s'en procurer en quelques clics ou chez le buraliste. 
REPORTAGE

Elles font fureur auprès des adolescents : les puffs. Ces petites cigarettes électroniques, jetables et aromatisées, sont vendues entre 8 et 12 euros et contiennent une dose de nicotine plus faible que dans les cigarettes, mais suffisante pour créer l'addiction. La preuve : elles ont fait leur apparition dans les cours de récré à l’automne dernier et depuis, elles séduisent de plus en plus, et des adolescents de plus en plus jeunes.

Des adeptes très jeunes

Devant un collège/lycée parisien, un élève de terminale lance : "Les puffs ? C'est un truc de collégiens, quoi". En effet, ce sont surtout des jeunes de 13 à 15 ans qui tirent sur ces nouvelles cigarettes électroniques. Une fumée plutôt discrète s'échappe de ces petits bâtons colorés, faciles à glisser dans une poche ou un sac de cours. "Même dans une trousse, ça se met, et après on peut fumer en cours !", s'exclame un collégien. A chaque couleur correspond un goût : fraise, ananas, mangue… "C'est un peu de la barbe à papa fumée", résume un adepte des puffs.

Un risque d'addiction

Avec des goûts acidulés et sucrés, ces puffs paraissent inoffensives. Mais elles contiennent entre 1 et 2 % de nicotine. C'est bien plus faible que dans les cigarettes, mais suffisant pour créer l’habitude et devenir accro. Leur vente est donc interdite aux mineurs, qui s’en procurent pourtant en quelques clics sur les réseaux sociaux ou chez le buraliste.

"J'ai des connaissances qui me disent : tu devrais essayer, on te demande pas ton âge !" raconte un jeune. "Dès qu'on fait plus d'un mètre quarante, on passe tranquille", s'amuse un autre. Des adolescents, et préadolescents pourtant encore plus sensibles à l’addiction que les adultes. "Je pourrais arrêter mais c'est vrai que je l'emmène partout, reconnaît Martin. Dans ma chambre, en sortant de chez moi. A 10 heures, 15 heures… tout le temps."

Cette mode risque de créer une nouvelle génération de fumeurs, alerte l’association Alliance contre le tabac. En effet, ces collégiens, devenus dépendants à la nicotine, se tournent ensuite vers les cigarettes traditionnelles.