Les pompiers interpellent les pouvoirs publics : "Ça devient de plus en plus dangereux pour nous"

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Les pompiers de Paris regrettent de ne pas être formés pour faire face aux situations dangereuses auxquelles ils sont confrontés (image d'illustration). © AFP PHOTO / PARIS FIRE BRIGADE / BRIGADE DES SAPEURS POMPIERS DE PARIS / ERWAN THEPAULT
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Après la mort d'un pompier de 27 ans au cours d'une intervention mardi, les pompiers alertent jeudi sur les risques qu'ils encourent sur le terrain et demandent notamment une meilleure formation.

Les pompiers demandent plus de protection lors des interventions à risques après que l'un d'entre eux est mort à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, mardi. Il a été agressé au couteau par un déséquilibré qui a également grièvement blessé un autre pompier. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a alerté les pouvoirs publics jeudi sur les violences subies par les secouristes.

De plus en plus d'agressions. "Les sapeurs-pompiers interviennent en moyenne toutes les 7 secondes", rappelle la FNSPF dans un communiqué, avant de clamer que "les sapeurs-pompiers sont là pour sauver et non pas pour se faire cogner !". Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) cité par la fédération, "les déclarations d’agression ont progressé de près de 18% en 2016, touchant 2.280 sapeurs-pompiers".

 

RÉCIT - Le pompier a été tué à la hache par un déséquilibré

Trois propositions. Face à ce constat, la FNSPF porte trois revendications :

  • "Optimiser le traitement de l’alerte, la détection et la prise en compte des risques de violence, par la mise en place d'une plateforme commune unique de traitement des appels", une proposition qui avait déjà été faite à la suite de la mort de Naomi Musenga, la jeune femme de 22 ans qui était décédée après voir été moquée par une régulatrice du Samu.
  • "Systématiser l’accompagnement des équipes sapeurs-pompiers par les forces de l’ordre pour certains types d’intervention"
  • "Former davantage les sapeurs-pompiers à faire face aux situations violentes"

"On apprend sur le tas", raconte un pompier. Un manque de préparation qu'a déploré également Sébastien Bouvier, sapeur-pompier dans le Rhône et représentant CFDT au micro d'Europe 1 jeudi. "Aujourd'hui, les formations de pompiers sont dédiées à des formations de secourisme, d'accidentologie", décrit le sapeur-pompier. "Or les interventions à caractère social qui se développent de plus en plus, on les découvre et on apprend sur le tas. Maintenant quand on frappe à une porte, on se met sur le côté et on donne un coup de pied mais on n'est plus dans l'axe de la porte parce qu'on ne sait pas ce qu'il y a derrière".

"On n'est pas formés à ce type de situation. On ne sait pas s'il faut se protéger, mettre son sac devant soi au lieu de l'avoir dans le dos, regarder où on a des sorties pour évacuer, parce qu'on en arrive là. Dans des situations très complexes face à des gens alcoolisés ou drogués, ça devient de plus en plus dangereux pour nous."

#TouchePasAMonPompier. Pour sensibiliser aux risques encourus par les pompiers lors de leurs interventions, la FNSPF avait déjà lancé une campagne en ligne en janvier dernier à travers le hashtag #TouchePasAMonPompier.