Les demandes d'asile ont enregistré une hausse de 21,8% en 2018

Quelque 122.700 dossiers de demande d'asile ont été déposés à l'Ofpra en 2018, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Quelque 122.700 dossiers de demande d'asile ont été déposés à l'Ofpra en 2018, a annoncé le ministère de l'Intérieur. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Les demandes d'asile ont augmenté de 21,8% l'an dernier, selon les statistiques de l'immigration publiées mardi par le ministère de l'Intérieur.

La France a enregistré 122.743 demandes d'asile l'an dernier, en hausse de 22%, avec une forte progression des dossiers déposés par des ressortissants d'Afghanistan, de Géorgie et de Guinée, selon les statistiques de l'immigration publiées mardi par le ministère de l'Intérieur.

Niveau le plus élevé ces dernières années. Après une hausse de 17% en 2017, les demandes enregistrées par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont donc continué d'augmenter, pour atteindre leur niveau le plus élevé de ces dernières années.

Deuxième derrière l'Allemagne en Europe. La France est "le deuxième pays de demande d'asile en Europe", derrière l'Allemagne qui a enregistré 174.000 dossiers entre janvier et novembre, a-t-on précisé à la Direction générale des étrangers en France (DGEF). Pour avoir une vision exhaustive de la demande d'asile en France, il faut toutefois ajouter à ces chiffres quelque 35.000 personnes enregistrées en préfecture mais relevant d'un autre pays au titre de la "procédure Dublin" - Italie, Espagne ou Allemagne notamment où les demandeurs ont été soit enregistrés, soit déboutés d'une première demande d'asile.

L'Afghanistan, premier pays d'origine. C'est notamment vrai pour les Afghans, premier pays d'origine l'an dernier avec 9.462 demandes (+58% sur un an). Au classement des pays d'origine (hors mineurs accompagnants et réexamens), on trouve ensuite la Guinée (+63%), l'Albanie (-23%), la Géorgie (+260%) et la Côte d'Ivoire (+44%).

"Une destination de rebond". "La France est une destination de rebond", a-t-on indiqué à la DGEF. La France s'efforce de transférer les demandeurs vers le pays compétent mais cette procédure complexe reste difficile à mettre en oeuvre, avec 12% de transferts effectifs (contre 22% en moyenne Europe). "Comme en 2017, le taux de protection (personnes ayant obtenu le statut de réfugié ou une protection subsidiaire, ndlr) demeure à 27% à l'Ofpra, et à 36% en prenant en compte les décisions de la CNDA" (la cour d'appel), a-t-on précisé à l'Ofpra.

Les expulsions en hausse de 10%. Par ailleurs les expulsions d'étrangers en situation irrégulière ont augmenté de 9,9% avec 15.677 reconduites, "un plus haut niveau depuis le début de la décennie", a-t-on précisé à la DGEF, en soulignant que la hausse atteignait 20% sur deux ans.

La France a accordé l'an dernier 255.550 titres de séjour, en hausse de 3,3%, selon les chiffres provisoires. L'immigration économique a été la plus dynamique (+19,5% à 32.815) et les régularisations ont été en hausse de 4,2% à 32.261 l'an dernier.