Lelandais 1:31
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Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Après une semaine à se concentrer sur la personnalité de Nordahl Lelandais, ce sont désormais les faits, à savoir l'enlèvement et le meurtre de Maëlys, qui vont être au cœur des audiences. S'il est peu probable que le suspect change sa défense, selon laquelle il n'a pas agressé sexuellement Maëlys.

Le procès de Nordahl Lelandais entre aujourd'hui dans sa deuxième semaine. Jusque-là, la cour d'assises de l'Isère, à Grenoble, s'est penchée sur la personnalité du meurtrier présumé de la petite Maëlys, un homme qui est apparu menteur, manipulateur, colérique et violent sous des airs de bon camarade, joyeux et drôle. 

La nuit du 26 au 27 août 2017 en questions

Mais à partir de ce lundi, ce sont les faits, à savoir l'enlèvement et le meurtre de Maëlys, qui vont être au cœur des audiences. Et toute la question est de savoir si Nordahl Lelandais va enfin donner tous les détails du déroulé de la nuit du 26 au 27 août 2017. Mais rien n'est moins sûr, au vu du comportement du suspect vendredi dernier. Alors que la cour d'assises venait de visionner une vidéo de 55 secondes contenue dans son téléphone portable où il agressait sexuellement sa filleule de 4 ans quelques semaines avant le mariage, l'ancien maître-chien a tenu à s'adresser à la famille de la petite Maëlys. "Je sais que la famille De Araujo se demande si j'ai fait ça sur leur fille. Je leur dis solennellement : je ne l'ai pas fait."

Des propos auxquels Fabien Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys, n'accorde aucun crédit. "Ce n'est pas parce que Nordahl Lelandais vous regarde dans les yeux en vous disant 'J'ai raison' que c'est le cas", rappelle le conseil. D'ailleurs pour ce dernier, l'ancien maître-chien "apparaît de moins en moins crédible".

Des aveux que les parties civiles n'attendent plus

Et du côté des parties civiles, on ne se fait guère plus d'illusions quant à d'éventuels aveux du suspect. "Lelandais plaide en faveur d'un acte qui aurait été commis presque à l'insu de son plein gré, puisqu'il le qualifie d'involontaire", rappelle au micro d'Europe 1 Laurent Boguet, l'avocat du père de Maëlys. "Ce n'est pas audible pour les parents et Joachim De Araujo n'attend pas grand-chose de la confrontation avec Lelandais. Et je crois pouvoir affirmer qu'il n'éprouve pas le besoin d'avoir un échange avec le bourreau de sa fille."

Quoi qu'il en soit, les deux parents de Maëlys prendront bien la parole devant la cour lundi après-midi, pour faire vivre la mémoire de leur fille.