"Le mea culpa de Jean-Claude Gaudin ne vaut rien" : tension dans et en dehors du conseil municipal de Marseille

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Nathalie Chevance, édité par Anaïs Huet , modifié à
Un mois et demi après l'effondrement de deux immeubles vétustes du centre-ville de Marseille, le dernier conseil municipal de l'année s'est tenu jeudi matin sous la pression de quelque 300 manifestants rassemblés devant l'Hôtel de ville.
REPORTAGE

Le dernier conseil municipal de l'année s'est tenu dans une ambiance particulièrement tendue, jeudi matin à Marseille. Le 5 novembre dernier, deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne, dans le centre-ville de Marseille, s'effondraient, causant la mort de huit personnes. Depuis, les habitants ne décolèrent pas et pointent du doigt un coupable tout désigné : Jean-Claude Gaudin, maire de la cité phocéenne depuis plus de 30 ans.

"J'ai entendu les colères et les critiques". Pendant les trois heures de débat, l'Hôtel de Ville s'est transformé en bunker, protégé par une double barrière de sécurité pour tenir à l'écart quelque 300 manifestants, rassemblés en silence pour écouter la Marche funèbre jouée par un orchestre improvisé. Pendant ce temps, à l'intérieur, le maire a rendu hommage aux huit victimes en observant une minute de silence.

" Les huit victimes du 5 novembre me hanteront toujours "

L'élu marseillais a répété à plusieurs reprises qu'un tel drame ne devait jamais se reproduire, qu'il y aura "un avant et un après". "J'ai entendu les colères et les critiques. Les huit victimes du 5 novembre me hanteront toujours. Aussi, je compte sur vous pour m'aider à répondre au défi que nous lance leurs mémoires. C'est l'hommage que leur doit la ville de Marseille", a déclaré Jean-Claude Gaudin, dans un mea culpa tout en retenue. 

"Ce mea culpa ne vaut rien". Malgré ces mots, les esprits ne sont toujours pas apaisés. "Les Marseillais ont toujours l'impression d'être méprisés", a répliqué l'opposition municipale pour qui ce drame signe "la faillite du maire et de toute une équipe". Des propos largement partagés à l'extérieur du conseil municipal. "On est là parce qu'il faut libérer Marseille du joug Gaudin. Il a fait main basse sur la ville. La démocratie est complètement piétinée", estime Jacqueline, qui manifeste devant l'Hôtel de Ville. "Ce mea culpa, ça ne vaut rien. Il faut que Jean-Claude Gaudin s'en aille", abonde Joël au micro d'Europe 1.

Devant le conseil municipal, Jean-Claude Gaudin a pourtant réaffirmé : "Le capitaine doit remplir sa mission. Il continuera de le faire jusqu'au bout"