Effondrement à Marseille : "S'il y a un responsable c'est moi", a confié Jean-Claude Gaudin aux associatifs

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© GERARD JULIEN / AFP
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Nathalie Chevance, édité par Romain David , modifié à
Vivement critiqué depuis la mort de huit personnes dans l'effondrement de deux immeubles, le maire de Marseille a fait part de sa tristesse aux associations qu'il a reçues pour la première fois mercredi.

Jean-Claude Gaudin est-il sur le point de faire son mea culpa ? Un mois et demi après l’effondrement de deux immeubles qui a coûté la vie à huit personnes à Marseille, le maire s’exprime pour la première fois jeudi matin devant le conseil municipal, qui a été reporté la semaine dernière compte tenu de la tension. Jusqu’ à présent Jean-Claude Gaudin avait toujours refusé de rencontrer en personne les responsables des collectifs citoyens qui manifestent régulièrement pour réclamer sa démission, et une véritable politique contre le logement insalubre. Mercredi, il a finalement accepté de s'entretenir avec eux.

L'émotion du maire. Il y a quelques semaines encore, Jean-Claude Gaudin se disait droit dans ses bottes. Seulement la colère de la rue n'est pas retombée. "S'il y a un responsable c'est moi", aurait même avoué l'édile devant Kaouther Ben Mohamed, porte-parole du "collectif du 5 novembre". "C'est la première fois que l'on voit Jean-Claude Gaudin dans l'émotion. Il nous a dit qu'il était complètement effondré. Il vaut mieux tard que jamais", relève-t-elle auprès d'Europe 1, après sa rencontre avec l'élu. 

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Fin de parcours. "Il a avoué qu'il n'avait peut-être pas fait tout ce qu'il fallait faire et qu'il était prêt aujourd'hui à travailler avec les associations et les collectifs, qu'il y avait beaucoup de retard à Marseille sur le logement social et le logement indigne", rapporte encore Kaouther Ben Mohamed, qui évoque la prise de conscience tardive d'un Jean-Claude Gaudin sur le point d'achever sa carrière, puisque celui-ci a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat en 2020.

Un nouveau rassemblement. Pour autant, les associatifs restent mobilisés. "Notre combat continue pour que tout le monde soit dans un logement digne car nous payons, à Marseille, quarante ans de clientélisme", déplore la porte-parole du "collectif du 5 novembre". "Aujourd'hui, nous sommes mobilisé pour identifier les responsables de cette catastrophe, et faire en sorte qu'ils soient traduits en justice." Tel est le sens du rassemblement qui doit se dérouler, une fois de plus, sous les fenêtres du maire jeudi. En attendant, Jean-Claude Gaudin s'est engagé à prendre en charge le relogement provisoire de plus d'un millier de personnes évacuées, et qui passeront donc les fêtes de fin d'année à l'hôtel.