Les Bauges / Jean-Luc Boujon Europe 1 1:26
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Jean-Luc Boujon, édité par Séverine Mermilliod
Le déconfinement n'a pas que du bon pour la nature ! En Savoie, les habitants des Bauges dénoncent le comportement de nouveaux randonneurs du dimanche qui affluent en masse sur les sentiers depuis le déconfinement et qui saccagent, salissent et détériorent les champs cultivés. Reportage à Arith.
REPORTAGE

Les Bauges, un espace nature préservé, avec ses vaches, ses prairies et ses fermes savoyardes, à seulement une demi-heure de Chambéry... La limite des 100 km a fait redécouvrir la région à beaucoup et depuis un mois, les sentiers sont littéralement pris d'assaut le week-end par des randonneurs qui continuent de venir nombreux malgré la suppression de cette mesure. Et ils ne semblent pas vraiment soucieux de la nature et des habitants, comme en témoignent Colette et Roland, agriculteurs dans le village d'Arith en Savoie. 

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"Ça me révolte !"

"On trouve plein d'ordures, les gens font leurs besoins à un mètre du chalet", déplore Colette. "On n'est pas contre le tourisme mais nous ce qu'on veut c'est qu'ils nous respectent !", demande cette agricultrice. Roland abonde en fustigeant le comportement de ces nouveaux randonneurs qui ne respectent pas leurs champs et l'environnement d'Arith : "On plante nos tentes n'importe où, on fait du feu, on laisse les cendres et les papiers alu au milieu des champs, on piétine l'herbe... Moi ça me révolte ! C'est quand même des propriétés privées !"

"Il faudrait remettre des gardes-forestiers"

Des comportements dénoncés par le comité local de randonnée pédestre qui réclame des mesures fortes. "Autrefois, il y avait des gardes-chasse, des gardes-forestiers. On les a supprimés parce que ça coûte trop cher", regrette son président Jean-Luc Petit Gas. "Je pense qu'il faudrait remettre ces gardes-forestiers qui auraient deux fonctions : indiquer aux gens que ce qu'ils font ce n'est pas bien, et puis s'ils insistent, les verbaliser. Quand on commence à toucher au porte-monnaie des gens, il n'y a que là qu'ils comprennent."

Il y a en tout cas urgence à agir car les agriculteurs du secteur, lassés de voir leurs champs saccagés, commencent sérieusement à perdre patience.