LA QUESTION PSYCHO - Le coronavirus, une période difficile pour trouver l’âme sœur

Comment faire pour trouver l'âme sœur pendant le coronavirus ?
Comment faire pour trouver l'âme sœur pendant le coronavirus ? © Pixabay
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Catherine Blanc
Avec le coronavirus, les célibataires peuvent avoir du mal à trouver chaussure à leur pied. La sexologue et psychanalyste Catherine Blanc a évoqué cette période délicate lundi après-midi dans l’émission "Sans rendez-vous" sur Europe 1.

Comment faire pour draguer avec un masque, et alors que les bars et autres discothèques doivent fermer soit prématurément soit totalement ? Avec le coronavirus, les célibataires peuvent éprouver de réelles difficultés à trouver l’âme sœur. Entre distanciation sociale et gestes barrières, embrasser ou avoir une relation sexuelle peut même être source d’inquiétude. La sexologue et psychanalyste Catherine Blanc a évoqué cette période particulière pour les célibataires, lundi après-midi sur Europe 1.  

"Ce n'est pas facile effectivement pour eux, et même pour tous les jeunes qui découvrent l'amour et la sexualité. C'est extrêmement compliqué puisqu’il est question de séduction mais aussi de passage à l'acte, de baisers, de caresses, de main dans la main. Tout cela, évidemment, est particulièrement bousculé par la situation sanitaire.  

 

Le masque ne favorise pas l’interaction sociale

C'est assez difficile, effectivement, puisque les gens sont dans une inquiétude, qu'il y a un risque vis-à-vis des autres. Ça nous oblige à être particulièrement expressif au niveau des yeux. Ceux qui ont des doutes, qui ont des bagues au niveau des dents, qui ont des boutons, seront effectivement ponctuellement un peu protégés. Mais à un moment donné, il faut pouvoir se regarder. Imaginez qu'on puisse se fréquenter, se rapprocher. Et le masque, évidemment, est source d'anxiété.

Le physique, c’est la première chose qu’on regarde quand on parle de drague

Alors oui, on va pouvoir dire qu'on va développer le côté plutôt intellectuel des échanges. Mais ne nous leurrons pas, ce qui nous intéresse dans un premier temps, c'est l'autre vu de loin et tout ce qu'il va symboliser pour nous. Evidemment son corps, mais aussi ce que va représenter son visage. On a besoin de voir comment l'autre nous voit et donc on a besoin de tout ce que nous renvoie son visage et ce qu'il dit de notre valeur, de notre qualité.

On pourrait rencontrer des personnes différemment, via les applications, puisqu’il n’est pas recommandé d’aller dans les bars

Le coronavirus n'a pas inventé les réseaux sociaux, qui étaient déjà très actifs. Ça pose toujours la question de la facilité, de l'aisance que nous avons avec les réseaux sociaux. Certains sont protégés des réseaux sociaux, d'autres au contraire en sont encombrés. En tout cas, ça oblige effectivement à retrouver le côté épistolaire. Ça peut ouvrir le champ de possibilités nouvelles.

Et si la personne ne nous plaît pas trop, on peut dire qu’il faut faire attention à cause du coronavirus

Ça permet de mettre un peu de distance ou d'avoir des excuses, certes. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est cette idée que nous avons que la relation à l'autre peut être dangereuse, qui est amplifiée par ce processus. Ne l'utilisons pas seulement pour s'enfuir, mais aussi pour nous apaiser. La sexualité et les rapports humains ne sont pas dangereux en temps habituel et y compris en temps de Covid."