Le budget alloué à "l'accompagnement des jeunes majeurs vulnérables vers l'autonomie" porté à 60 millions d'euros

Adrien Taquet, STEPHANE DE SAKUTIN / AFP 1280
"Un quart des jeunes de moins de 25 ans qui vivent aujourd'hui dans la rue sont passés par l'ASE", a rappelé Adrien Taquet. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
Le secrétaire d'État chargé de la protection de l'Enfance a annoncé lundi que "60 millions d'euros qui seront mobilisés chaque année pour lutter contre les 'sorties sèches' de l'aide sociale à l'enfance", contre 12 précédemment.

Le budget alloué à l'accompagnement des jeunes majeurs sortant de l'aide sociale à l'enfance va être porté de 12 à 60 millions d'euros par an, a annoncé lundi soir à l'Assemblée le secrétaire d'État chargé de la protection de l'Enfance, Adrien Taquet.

A l'ouverture tardive des débats sur une proposition de loi LREM "visant à renforcer l'accompagnement des jeunes majeurs vulnérables vers l'autonomie", Adrien Taquet a annoncé que l'Etat entendait mobiliser près de 50 millions d'euros supplémentaires "pour accompagner les jeunes et les départements".

"Ce sont ainsi 60 millions d'euros qui seront mobilisés chaque année pour lutter contre les 'sorties sèches' de l'aide sociale à l'enfance (ASE)", a ajouté Adrien Taquet, en référence aux jeunes qui se retrouvent sans ressources à l'âge couperet de 18 ans après avoir été pris en charge par l'ASE.

"Pour beaucoup, l'âge de la majorité est un couperet, comme le début d'une longue galère"

Le secrétaire d'Etat a rappelé qu'"un quart des jeunes de moins de 25 ans qui vivent aujourd'hui dans la rue sont passés par l'ASE", estimant que la proposition LREM vise à répondre à "l'injustice faite à des milliers de jeunes" car "pour beaucoup, l'âge de la majorité est un couperet, (...) comme le début d'une longue galère".

La rapporteure, Brigitte Bourguignon (LREM), présidente de la commission des Affaires sociales, a vanté une "avancée sociale" avec sa proposition qui contribue à ce que la protection de l'enfance devienne un "tremplin vers l'autonomie" et non plus ce "sécateur à rêves".

Via des amendements, la rapporteure et le gouvernement entendent réécrire l'article premier afin de rendre obligatoire la prise en charge par les départements des majeurs de moins de 21 ans particulièrement vulnérables (difficultés familiales, sociales et éducatives) via un "contrat d'accès à l'autonomie".

Un "contrat d'accès à l'autonomie" pour combler les "lacunes" du "contrat jeune majeur"

Cet article a été retravaillé, depuis l'adoption de la proposition en commission en juillet 2018, pour "lui donner ses pleins effets", a affirmé Adrien Taquet. Il a insisté sur le fait qu'"il y a bien une obligation de conclure ces contrats d'accès à l'autonomie", le concours financier de l'Etat aux départements étant, lui, mené dans le cadre d'une contractualisation.

Brigitte Bourguignon, élue du Pas-de-Calais, a souligné qu'à l'heure actuelle, la prise en charge des jeunes pouvait se poursuivre sous la forme d'un "contrat jeune majeur" dont près de 21.000 jeunes bénéficient. Le "contrat d'accès à l'autonomie" complète ces contrats qui présentent des "lacunes" et font l'objet de "fortes disparités entre les départements", a poursuivi cette figure de l'aile gauche du groupe majoritaire. Les députés, qui ont achevé leurs travaux à 1 heure du matin, poursuivent l'examen du texte mardi avant qu'il ne soit soumis au vote.