L'Assemblée rejette le casque obligatoire à vélo ou trottinette
Comme le demandait la ministre des Transports, les députés ont rejeté vendredi l'obligation du port du casque à vélo ou à trottinette électrique.
Au terme de vifs débats, l'Assemblée nationale a voté vendredi contre une obligation du port du casque à vélo ou trottinette électrique , sujet qui a divisé les "marcheurs".
Les trottinettes bridées à 20km/h
Comme le demandait la ministre des Transports, les députés ont rejeté une série d'amendements qui visaient à inscrire cette obligation dans le projet de loi sur les mobilités. "Le gouvernement est résolument contre l'obligation du port du casque sur les vélos au-delà de 12 ans" et "sur les trottinettes", qui vont être bridées à 20 km/h, a déclaré Elisabeth Borne. Et de lancer : "les Français en ont marre qu'on leur impose des obligations. On recommande le port du casque et chacun prend ses responsabilités".
"Arrêtons d'emmerder les Français", s'est exclamé Bruno Millienne, corapporteur MoDem, estimant qu'avec un casque on pouvait se sentir faussement "plus en sécurité". "Si on oblige le port du casque, la pratique de ce type de mobilités ne va pas se développer", a abondé la corapporteure Bérangère Couillard (LREM). De son côté, Thomas Mesnier, également membre du groupe majoritaire, a pris la parole en tant que médecin urgentiste et s'est dit "choqué" par "certains des arguments entendus". "On est là pour prendre nos responsabilités, pour assurer la sécurité des Français", a-t-il plaidé.
Favorable à une extension de l'obligation aux vélos classiques, Pascale Boyer, également LREM, a fait le parallèle avec les préventions passées puis l'acceptation de la ceinture de sécurité obligatoire en voiture. "C'est bien plus agréable d'être cheveux au vent" mais "à Paris c'est un capharnaüm sans nom", a aussi souligné Brigitte Kuster, élue LR de la capitale et sur la même idée.
Des mesures pour donner des outils aux collectivités
La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé jeudi une série de mesures pour mettre un terme aux nuisances causées par les trottinettes , responsables de plusieurs accidents. L'Assemblée a voté dans la nuit des mesures pour "donner aux collectivités les outils" pour un encadrement accru.
Des députés LR ont demandé en vain que les fournisseurs de cycles et trottinettes soient tenus de mettre à disposition un casque. Dans le camp opposé au casque obligatoire, les arguments étaient tout aussi fournis. "On risque de déresponsabiliser le citoyen et d'infantiliser", aux yeux de Christophe Bouillon (PS). "Il y a quelques semaines j'ai chuté (à trottinette) à cause du mauvais état de la chaussée et parce que j'ai pas fait gaffe", a narré Damien Pichereau (LREM), plaidant pour plutôt "lutter contre les causes des accidents". Bertrand Pancher (Libertés et territoires) entend "veill(er) avec la profession à ce qu'on arrive tranquillement à des généralisations" du casque.