Lancement de l'application "Moncompteformation" : "tout le monde ne pourra pas l'utiliser", selon Emmaüs Connect

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Cédric Chasseur , modifié à
Alors que le gouvernement lance jeudi l'application "moncompteformation", Arnaud Jardin, responsable de la communication chez Emmaüs Connect, craint que des millions de Français en soient exclus, faute de moyens. Il appelle l'Etat à se pencher davantage sur l'inclusion numérique. 
INTERVIEW

Arnaud Jardin craint que "tout le monde ne puisse pas l'utiliser". Le responsable de la communication d'Emmaüs Connect s’inquiète sur Europe 1 de la portée de la nouvelle application "moncompteformation", un service public lancé jeudi par le gouvernement pour trouver plus facilement sa formation sur Internet, alors que treize à quinze millions de Français connaissent des difficultés avec le numérique. Il demande a ce que "les moyens mis dans le développement de ces outils soient les mêmes que ceux injectés dans l'aide à l'inclusion numérique", "le combat" d'Emmaüs Connect. 

Manque de ressources financières

"30% des personnes exclues du numérique ne le sont pas par désintérêt ou manque de compétence", annonce Arnaud Jardin pour tenter d'expliquer l'exclusion numérique. "Ils le sont avant tout par manque de ressources financières parce qu'ils ne peuvent pas accéder aux matériels, comme les smartphones ou les ordinateurs". Des outils indispensables pour utiliser la nouvelle application qui propose 100.000 sessions de formation. Le responsable de la communication d'Emmaüs Connect en appel donc "au monde privé et à l'Etat pour créer une grande alliance" contre l'exclusion numérique. Sans cette implication pour rendre le matériel accessible, il n'y a pas d'inclusion numérique possible", selon lui. 

Au quotidien, Emmaüs Connect profite déjà du soutien de l'opération de téléphonie SFR, "partenaire stratégique" de l'association pour les cartes pré-payées téléphonie et Internet, distribuées ensuite à des prix solidaires aux bénéficiaires. Mais l'association "manque cruellement de téléphone". "Nous recherchons 3.000 smartphones", lance sur Europe 1 Arnaud Jardin. Il en appelle notamment aux entreprises qui possèdent des flottes de téléphones neufs ou d’occasions toujours en état de fonctionner.