L'actrice Adèle Haenel "devrait saisir la justice", selon la ministre de la justice Nicole Belloubet

Nicole Belloubet
La ministre de la Justice estime que l'actrice Adèle Haenel devrait saisir la justice après ses accusations "d'attouchements" et de "harcèlement sexuel" par le réalisateur Christophe Ruggia. © AFP
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avec AFP
Nicole Belloubet, ministre de la Justice, a estimé que l'actrice Adèle Haenel "devrait saisir la justice" après ses accusations d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel" par le réalisateur Christophe Ruggia, alors qu'elle n'avait qu'entre 12 et 15 ans. Les faits ne sont pas prescrits mais l'actrice avait révélé n'avoir "jamais songé à porter plainte", regrettant la violence du système judiciaire pour les femmes. 

L'actrice Adèle Haenel "devrait saisir la justice", après avoir accusé le réalisateur Christophe Ruggia d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel" lorsqu'elle était adolescente, a estimé mercredi la garde des Sceaux Nicole Belloubet au micro de France Inter.  "Elle a tort de penser que la justice ne peut pas répondre à ce type de situations", a affirmé la ministre, tout en saluant le caractère "très courageux" de cette prise de parole. La comédienne de 30 ans s'est longuement confiée à Mediapart sur des faits d'agression sexuelle sur mineure, lorsqu'elle était âgée de 12 à 15 ans, qui ne sont pas prescrits. Elle a aussi expliqué n'avoir jamais songé à porter plainte, regrettant "une violence systémique faite aux femmes dans le système judiciaire", et estimant la justice "doit se remettre en question pour être représentative de la société"

 

"Il y a presque une nécessité de poser cette question à la justice" 

Nicole Belloubet a rappelé que le gouvernement tente de faciliter le dépôt de plainte, "notamment en permettant aux femmes de déposer plainte dans les hôpitaux, en permettant la plainte en ligne".

Les accusations de l'actrice ont provoqué la radiation immédiate de Christophe Ruggia de la Société des réalisateurs de films (SRF). L'intéressé, avec qui Adèle Haenel a tourné son premier film "Les Diables", a reconnu par le biais de ses avocats une "emprise involontaire" en tant qu'adulte et metteur en scène, mais "nie catégoriquement" les accusations de violences sexuelles.

Dans ce contexte, "il y a presque une nécessité (...) de poser cette question à la justice, pour que les choses soient traitées clairement et objectivement", a insisté la garde des Sceaux. "Elle en sortira renforcée et la situation de la personne qui est mise en cause également", a-t-elle assuré, tout en jugeant "difficile" que le parquet se saisisse de lui-même de l'affaire.