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Baptiste Morin , modifié à
De plus en plus démocratisée, la voiture électrique est présentée depuis des années comme l'alternative moins polluante à la voiture thermique. Pourtant, certains pointent du doigt une production trop énergivore. Le cabinet Carbone 4 a publié une étude afin de comprendre si l'électrique vaut toujours le coup sur les routes.

De plus en plus facile à recharger et grande amie des ZFE dans les métropoles, la voiture électrique gagne du terrain. Emmanuel Macron veut même la rendre "accessible à tous". Pourtant, ce type de véhicules divise encore et son caractère plus écologique est notamment parfois remis en cause. Certains mettent en avant sa production, très gourmande en énergie tandis que d’autres disent que sa pollution dépend du pays où elle est rechargée et de sa production d’électricité.

Le cabinet indépendant Carbone 4 a publié une étude afin d'y voir plus clair. Ce qu'elle montre, c’est que la production d’un véhicule électrique pollue plus que la production d’un véhicule thermique équivalent. C’est la fabrication de la batterie, le cœur du véhicule électrique, qui est très énergivore.

Vers une électricité de plus en plus décarbonée

Ainsi, avant même d’avoir roulé, la voiture électrique traine donc ce qu’on appelle une "dette carbone". Un surplus d'énergie qui est néanmoins remboursé dès 30.000 à 40.000 km parcourus, soit deux à trois ans d’utilisation, car à l'usage, l'électrique pollue moins que le thermique.

Le cabinet Carbone 4 explique cette tendance par les moyens de production d’électricité. "C’est très lié à la manière dont on va produire l’électricité et au fait qu’elle est plus ou moins décarbonée", explique Clément Mallet, expert mobilité chez Carbone 4. "L’électrique reste plus intéressant dans l’immense majorité des pays et la tendance dans les prochaines années est à la décarbonation, donc le véhicule électrique sera de plus en plus intéressant."

Seulement 5% des batteries recyclées

Finalement, sur l’ensemble de sa durée de vie, le véhicule électrique pollue trois à quatre fois moins qu’un équivalent thermique. Il reste néanmoins la question du recyclage des batteries. Si les progrès technologiques sont importants dans ce domaine, seulement 5% des batteries sont recyclées aujourd'hui. Pour se développer, la filière aura besoin d’un gisement plus important, c’est-à-dire d'un parc de véhicules électriques bien plus important.