LA QUESTION SEXO - Ma/mon partenaire bâcle les préliminaires, comment en parler ?

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Catherine Blanc
Dans l'émission "Sans Rendez-Vous", diffusée à 15h sur notre antenne, la sexologue Catherine Blanc répond à un auditeur qui ne sait pas commet dire à sa compagne qu'il aimerait passer plus de temps sur les préliminaires.

Les préliminaires sont au cœur de notre sexualité. Mais comme pour le reste, tout est affaire de dialogue et d'écoute de l'autre. Dans l’émission Sans Rendez-Vous, diffusée tous les jours à 15h sur Europe 1, Catherine Blanc, sexologue et psychiatre, répond à un auditeur qui ne parvient pas à s’entendre sur ce point avec sa compagne. 

La question de Laurent

"Tout se passe très bien avec ma nouvelle copine, mais je trouve qu'elle va trop vite lors des préliminaires et souhaite directement se faire pénétrer. Je n'ose pas lui en parler, que me conseillez-vous ?"

La réponse de Catherine Blanc

"D'abord, il faut savoir qu'il n'est pas si rare qu'une femme préfère se passer des préliminaires. Quand elle s'exprime de cette manière, il faut se demander si elle ressent du plaisir dans l'avant-pénétration. Souvent, dans ces préliminaires, quand les hommes sont attentionnés en caresses, en cunnilingus ou autres, c'est un instant où une femme se sent du devoir d'être dans un moment de jouissance de cette générosité. Mais pour certaines, cela peut devenir trop long, parce qu'elles ne se sentent pas en tranquillité, et préfèrent directement la pénétration.

Mais qu'est-ce qu'on appelle les préliminaires ? 

Certaines personnes ont le sentiment qu'il y a un passage obligé aujourd'hui, une sorte de cahier des charges de s'embrasser se caresser, se toucher, s'embrasser etc. Avant d'en venir à une pénétration obligatoire, de changer quatre fois de position et d'arriver à la jouissance de madame pour que monsieur s'autorise sa jouissance à son tour. Tout cela devient très compliqué, si ça peut être tout à fait une aventure sexuelle formidable, à chacun de décider de ce qu'il veut faire et par exemple, les fellations et les cunnilingus sont de la sexualité et ce qu'on devrait appeler préliminaires, c'est comment on s'appelle, on se retrouve, se renifle, c'est avant le corps-à-corps.

Laurent parle de la sexualité non-pénétrante, il est peut-être en difficulté parce qu'il n'a pas tout de suite une érection alors qu'elle l'exige, ou alors il veut montrer tout son panache.

Peut-on parler alors d'échauffement ?

Non, ce peut être une façon aussi de se mettre raccord, mais c'est déjà de la sexualité.  

Et comment on pourrait aider Laurent pour qu'il puisse en parler ? Doit-il verbaliser les choses ?

Peut-être que le plaisir de Laurent passe par le fait de montrer qu'il est généreux, et aller directement à la pénétration n'est pas nécessairement ce qui l'excite le plus. Surtout qu'il se peut qu'il n'y trouve pas totalement son compte. Il peut trouver une masturbation ou une fellation plus excitante. D'ailleurs, on parle que l'amie de Laurent ne passe pas assez de temps sur les préliminaires, mais peut-être qu'il n'a pas le temps de recevoir les préliminaires, notamment la fellation. C'est toujours difficile de comprendre derrière les mots d'une question courte, mais il se peut qu'il trouve que cela va trop vite là où elle veut.

Dans tous les cas, il faut pouvoir se parler. Mais on peut ne pas se plaindre, nombres de femmes évitent savamment la pénétration parce qu'il ne se passe rien, il faut reconnaître que c'est bon pour elle, à condition qu'il ne s'agisse pas d'un moyen de clore rapidement une affaire qui ne lui convient pas."