La préfète du Pas-de-Calais comprend "la lassitude des habitants"

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Wendy Bouchard avec M.Du
Fabienne Buccio, la préfete du Pas-de-Calais, a réagi au micro d'Europe 1 au rassemblement interdit samedi du mouvement Pegida à Calais. 
INTERVIEW

Samedi après-midi, une centaine de personnes s'est réunie à Calais contre les migrants à l'appel du mouvement islamophobe Pegida. Un rassemblement qui avait été interdit par la Préfecture et qui s'est soldé par une vingtaine d'interpellations. Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais a salué dimanche sur Europe 1 le travail des forces de l'ordre pour avoir su contenir le rassemblement. 

Un rassemblement "qui sera interdit de nouveau si ça devait se reproduire". "La manifestation a été interdite, elle ne s'est pas produite", a d'abord tenu à préciser Fabienne Buccio. "Ils se sont rassemblés devant la gare de Calais et ont été empêchés par les forces de l'ordre qui ont fait un travail difficile et remarquable". Selon la préfète, une cinquantaine de forces de l'ordre avait été déployée et des renforts avaient aussi été positionnés en cas de besoin.

Dix personnes ont été mises en garde à vue et cinq passeront en comparution immédiate dès lundi. Pour Fabienne Buccio, les manifestants ne venaient pratiquement pas de Calais mais de départements ou pays extérieurs à Calais. Cette dernière a aussi prévenu que si ce genre de manifestation devait se reproduire, elle serait de nouveau interdite. 

Priorité à la situation humanitaire. A Calais, vivent désormais 3.700 migrants, "une situation qui s'est actuellement stabilisée et qui est même en voie de diminution" explique Fabienne Buccio puisqu'un pic avait été atteint avec 6.000 migrants. "Néanmoins, cette situation demeure fragile", poursuit-elle, rappelant que "Calais n'est pas une ville immense et qu'elle supporte déjà une situation compliquée avec beaucoup de dignité". "Je peux comprendre la lassitude des habitants", avance-t-elle. "Il ne faut pas rajouter des problèmes aux problèmes avec ce genre de manifestation", ajoute-t-elle, expliquant que "la priorité c'est la situation humanitaire".