La Poste : le ministère du travail autorise le licenciement d'un responsable syndical

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avec AFP
Le ministère a autorisé ce licenciement, qu'avait jusqu'alors refusé l'inspection du travail. 

Le ministère du Travail a autorisé le licenciement pour faute grave d'un responsable syndical de La Poste, demandé depuis 2010 par le groupe et jusqu'alors refusé par l'inspection du travail. La Poste a confirmé, sans faire de commentaire, avoir reçu la décision de la Direction générale du Travail, qui vise Gaël Quirante, secrétaire du syndicat SUD Poste dans les Hauts-de-Seine.

Il lui est reproché son implication dans une affaire remontant à 2010. Il avait été condamné pour la séquestration de cadres de La Poste, dans le cadre d'une grève qui avait duré plus de deux mois.

Manifestation devant le ministère. Dans un communiqué, le syndicat fait valoir que cette autorisation de licenciement va à l'encontre d'un "avis de l'inspection du travail" et des conclusions de la "contre-enquête" réalisée par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) préalablement à la décision du ministère.  Tous deux établissaient "un lien" entre la demande de licenciement et "les mandats exercés" par Gaël Quirante et se prononçaient contre son renvoi.

"A aucun moment la décision de la ministre ne revient sur le caractère discriminatoire", a déclaré Gaël Quirante, pour qui cette décision "politique" est destinée à "bâillonner une partie du personnel". En début de soirée lundi, plus d'une centaine de personnes, brandissant des drapeaux de SUD PTT ou Attac, se sont rassemblées aux abords du ministère du Travail pour protester contre cette décision.

Besancenot et Mélenchon dénoncent cette décision. Parmi les manifestants, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, a dénoncé "une décision particulièrement injuste et lourde de sens pour tout salarié qui demain sera appelé à lutter, à résister, à faire grève ou tout simplement à l'ouvrir". Quant au leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il s'en est pris au micro à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui "dans cette circonstance est à l'image de la violence de classe qu'elle incarne", et a dénoncé "une vision des rapports de classe qui est entièrement basée sur la violence et la répression".

Un préavis de grève avait été déposé par le syndicat majoritaire SUD Poste 92 pour la journée de lundi, et sera reconduit mardi.