La justice administrative valide la fermeture temporaire de la mosquée de Pantin

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Europe1.fr avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
La fermeture de la mosquée de Pantin avait été annoncée quelques jours après l'assassinat par un terroriste islamiste du professeur Samuel Paty. La Fédération musulmane locale avait déposé un recours contre cette décision, qui était examinée lundi après-midi par le tribunal administratif de Montreuil.

La justice administrative a confirmé mardi la fermeture de la mosquée de Pantin, en banlieue parisienne. La mesure avait été prise par le préfet de Seine-Saint-Denis. En cause : le responsable de la mosquée avait partagé sur internet la vidéo du père d’élève indigné par le cours de Samuel Paty, à Conflans-Sainte-Honorine. Lundi, la mesure avait été contestée en référé par la Fédération musulmane locale, qui avait déposé un recours. Le tribunal vient de rejeter la demande. Les avocats de la Fédération musulmane de Pantin ont annoncé qu’ils vont saisir le Conseil d’Etat.

Le préfet de Seine-Saint-Denis était venu lui-même plaider

"Il n'apparaît pas, en l'état de l'instruction, que le préfet de la Seine-Saint-Denis aurait porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales" en fermant provisoirement le lieu de culte "aux fins de prévenir la réitération de tels actes", a estimé le tribunal.

Le préfet de Seine-Saint-Denis était venu lui-même plaider la position de l'État. Georges-François Leclerc s'est présenté à la barre devant le juge, ce qui est exceptionnel pour ce type de procédure. Le haut-fonctionnaire a simplement rappelé le caractère proportionnel de son arrêté, l'impact de la vidéo dénonçant le cours de Samuel Paty partagée aux 98.000 abonnés de la page Facebook de la mosquée et le profil salafiste de l'imam permanent.

"Il y a un climat, une tension dans ce pays"

Pour William Bourdon, avocat de la Fédération musulmane locale, il s'agit au contraire d'un pot pourri de suspicions infondées du fait que "dans telle ou telle mosquée, il y a un imam qui n'a pas un parcours extraordinaire".

"S'il faut faire d'un post (Facebook, ndlr) un peu maladroit un motif pour fermer des mosquées, on va en fermer beaucoup, beaucoup !", a encore renchéri maître William Bourdon. "Il y a un climat, une tension dans ce pays" qui font "qu'on ne peut pas imaginer que les juges soient totalement indemnes", avait sous-entendu l'avocat.