La grève à la SNCF dope le trafic des "cars Macron" au deuxième trimestre

Flixbus, Frederick M. Brown / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP 1280
Ouibus a assuré au deuxième trimestre 44% des 859 départs quotidiens, devant le transporteur allemand FlixBus (37%) et la filiale de Transdev, Isilines (16%). © Frederick M. Brown / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Si les grèves peuvent "expliquer en partie l'ampleur de cette croissance", le "marché s'inscrivait déjà dans une tendance nette au développement", précise l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières.

Le trafic des "cars Macron" a progressé de 43% au deuxième trimestre, en partie dopé par la longue grève à la SNCF, selon des données publiées lundi par l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). Ces lignes d'autocars longue distance ont transporté 2,4 millions de passagers d'avril à juin, avec un taux de remplissage atteignant 61%, inégalé depuis la libéralisation du secteur en 2015.

"Un marché qui s'inscrivait déjà dans une tendance nette au développement." "Le conflit social du secteur ferroviaire peut expliquer en partie l'ampleur de cette croissance. Toutefois, l'effet des grèves dans le ferroviaire doit être apprécié comme un facteur de croissance supplémentaire d'un marché qui s'inscrivait déjà dans une tendance nette au développement depuis le quatrième trimestre 2017", a relevé le régulateur.

Le chiffre d'affaires du secteur a progressé un peu plus modestement de 40%, à 36,2 millions d'euros. La recette par passager s'établit à 15,10 euros, en légère baisse sur un an, en raison de la baisse de distance moyenne parcourue par les voyageurs (à 298 km, contre 318 km un an plus tôt).

Tous les types de liaisons se développent. Le fort développement de la demande s'observe sur tous les types de liaisons, et tout particulièrement sur les liaisons infrarégionales (sur de courtes distances dans les régions, ndlr) qui progressent de 72% sur un an. Les liaisons transversales (de province à province) captent désormais 52% de la fréquentation, contre 47% au deuxième trimestre 2017.

Après une période initiale de guerre des prix, le secteur s'est rationalisé et les opérateurs améliorent désormais leurs recettes. Au deuxième trimestre, ils percevaient en moyenne 5,10 euros par passager pour 100 km, 4% de plus qu'un an auparavant, soit le plus haut niveau atteint jusqu'à présent, selon l'Arafer. Les liaisons vers les aéroports rapportent plus, 7,20 euros par passager pour 100 km.

La filiale de la SNCF, Ouibus, a assuré au deuxième trimestre 44% des 859 départs quotidiens, devant le transporteur allemand FlixBus (37%) et la filiale de Transdev, Isilines (16%). Au total au deuxième trimestre, 279 communes françaises étaient desservies par des lignes d'autocars libéralisées, soit 49 de plus en un an (+21%). Le secteur emploie 2.542 équivalents temps plein, selon l'Arafer.