La forêt française : en bonne santé aujourd’hui, mal en point demain

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Louise Sallé , modifié à

Le couvert forestier français n’a jamais été aussi important : 17 millions d’hectares, soit un tiers du territoire français. Un atout clé pour la France, quatrième pays producteur de bois. Pourtant, le dépérissement futur et global des arbres, sur le territoire, est une menace à prendre au sérieux. 

La forêt se porte bien aujourd’hui, mais elle souffre de crises de plus en plus régulières, en raison du changement climatique . On n’en verra en fait les effets que dans plusieurs années, comme l'explique Jean-Michel Servant. Il préside France Bois Forêt, qui rassemble les acteurs de la filière.

"Les arbres sont en situation de stress"

"La forêt française est très menacée par le changement climatique. Comme toutes les forêts européennes, cela se traduit par des attaques liées à l'évolution du climat comme les sécheresses estivales. A ce déficit hydrique, s'ajoutent des menaces de type sanitaire, c'est-à-dire que les arbres sont en situation de stress et sont plus vulnérables à des attaques de type insectes ou champignons", détaille-t-il au micro d'Europe 1, partenaire du magazine Le Pèlerin

Risque de dépérissement des espèces actuelles

Les forestiers s'attendent donc à voir la production de bois décliner dans les années à venir. La solution : planter différents types d’arbres, différentes essences, pour plus de résistance aux crises. Un travail compliqué, commente François Morneau, conseiller technique de l’inventaire forestier national à  l’IGN : "On a beaucoup d'incertitudes sur la capacité d'un ensemble d'essences à tenir, avec une vraie difficulté qu'il faut bien avoir en tête. Car un arbre, évidemment, vit longtemps et il faut qu’à la fois on arrive à installer une espèce qui peut pousser dans les conditions actuelles et que ces espèces-là soient capables de produire du bois, de faire des arbres et des forêts pendant 50, 100 ou 150 ans". 

Les essences qui vont être introduites, plus exotiques, plus méditerranéennes, ne vont pas forcément toutes convenir… Mais il vaut mieux, pour les forestiers, les tester, plutôt que de replanter comme avant, avec un risque probable de dépérissement des espèces actuelles.