Professeur 1:27
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Louise Sallé / Crédits photo : DAMIEN MEYER / AFP , modifié à
Les obsèques de Dominique Bernard, enseignant tué vendredi à Arras par un terroriste, sont célébrées ce jeudi en présence du couple Macron. Ce professeur de français est mort en s’interposant entre l’assaillant et les élèves. L’assaillant cherchait, initialement, un "professeur d’histoire-géographie" selon plusieurs témoins.

Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty et une semaine après celui de Dominique Bernard, la question est sur toutes les lèvres des enseignants : pourquoi les professeurs d’histoire-géographie sont-ils ainsi visés et exposés au terrorisme en enseignant cette matière ? 

Emilie Havard enseigne dans un lycée de l'Oise, elle commence à s'inquiéter. "Moi, quand je suis devenue professeure, je ne m’imaginais pas que je rentrais dans une voix qui pouvait être dangereuse. C'est vrai qu'en tant que prof d'histoire-géographie, on a l'impression qu'on est peut-être sur une position plus sensible que dans d'autres matières", a déclaré la professeure d’histoire à Europe 1.

"Il y a un contexte géopolitique qui est sensible"

Colonisation, Shoah, conflit israélo-palestinien les sujets sensibles ne manquent pas. Karine Rousseaux, professeur à Cambrai. "On aborde des sujets qui peuvent porter des mémoires, des récits familiaux ou des représentations parfois partielles, partiales, par les réseaux sociaux. Notre rôle à nous, c'est de fournir les outils, les grilles d'analyse, de dépassionner souvent. Ça ne plaît pas forcément parce que là, il y a un contexte géopolitique depuis les attentats de Charlie Hebdo qui est sensible", a rapporté l’enseignante.

Certains se sentent désarmés. "Il s'agit aussi outiller les enseignants et pour outiller les enseignants, c'est la question de la formation continue qui est actuellement fragilisée. On a besoin de réactualiser nos connaissances très, très régulièrement de manière à nous être solides", a ajouté Karine Rousseaux. L'enseignement moral et civique expose aussi les profs d'histoire-géographie avec l'étude de la laïcité. Des thèmes complexes, travaillés uniquement une demi-heure par semaine dans le secondaire.