C'est une démarche inédite. Lundi, par la voix de son secrétaire général Laurent Berger sur RFI, la CFDT a annoncé qu'elle allait déposer un recours devant le Conseil d'État pour obliger l'État à abaisser les seuils d'exposition à la pollution des salariés des gares, métros et autres tunnels. Au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, Patrick Rossi, secrétaire fédéral de la Fédération générale des Transports Environnement (FGTE–CFDT), a précisé les contours de cette action.
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La demande formulée par la centrale syndicale est simple : "Qu'on fasse en sorte que ces salariés ne soient plus exposés à un taux de pollution excessivement élevé", explique Patrick Rossi, qui est par ailleurs conducteur de métro à Marseille. Mais dans cette optique, équiper les salariés de protections supplémentaires "ne servirait pas à grand-chose", indique-t-il.
"Aucune réponse" du gouvernement
"Nous demandons que la la valeur limite d'exposition professionnelle soit abaissée à un niveau correct", poursuit le syndicaliste. "Aujourd'hui, un salarié peut être exposé à 5.000 µg de particules fines pm 10 pendant 8 heures. Pour un simple citoyen, la limite est de 50 µg. On estime qu'il n'est pas normal qu'il y ait un delta de 100."
Pour Patrick Rossi, la situation actuelle est donc "encore pire" que le scandale de l'amiante : "L'étude publiée de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) montre qu'il y a des conséquences sur la santé des salariés à long terme, dans le même phénomène que l'amiante (comme) des cancers ou des problèmes respiratoires. On connaît les conséquences de la pollution. L'État nous dit qu'il y a 46.000 personnes qui décèdent car la pollution est élevée, et on ne fait rien pour les salariés." Le responsable syndical déplore enfin le silence de l'exécutif sur cette situation : "On n'a aucune réponse des ministères, (…) ce qui n'était pas le cas sous les précédents gouvernements."