Quelques heures après la publication d’une vidéo dénonçant les conditions d’élevage et de mise à mort des agneaux, l’abattoir situé à Rodez (Aveyron) et dénoncé par l’association L214 a été suspendu par le ministère de l’Agriculture. "Une vidéo publiée ce jour met en cause les conditions de mise à mort des agneaux à l'abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale", peut-on lire dans un communiqué. Sur la vidéo, on voit notamment des agneaux égorgés à vif à une cadence rapide.
NOUVELLE ENQUÊTE
— L214 éthique & animaux (@L214) June 24, 2020
Chaque année, la filière roquefort envoie 500.000 agneaux dans des élevages intensifs pour y être engraissés. À 4 mois, ils sont envoyés à l'abattoir. Ici, à l'abattoir Arcadie Sud-Ouest, c'est le carnage!
Réclamons sa fermeture https://t.co/vvWE2oLWOrpic.twitter.com/bIAI4DQqlj
Des pratiques d'abattage déficientes
Selon L214, l’abattoir incriminé présente de "graves problèmes structurels et des pratiques d'abattage grandement déficientes". Surtout, l’association pointe du doigt la filière roquefort qui enverrait selon elle 500.000 agneaux par an dans des élevages intensifs "pour y être engraissés". "On pense souvent que le fromage ne créé pas de souffrance animale, mais on ne se rend pas compte qu'il y a beaucoup d'opérations pour obtenir ce lait", développe Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214, au micro d’Europe 1.
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"Un coup médiatique"
De leurs côtés, les éleveurs de la filière roquefort contestent la version de l’association. "Le roquefort a une notoriété nationale et internationale, il est donc facile pour L214 d’associer le roquefort à des images chocs. C’est un coup médiatique !", déplore Jérôme Faramond, éleveur de brebis et président de la Confédération générale de roquefort.
En 2016, les services vétérinaires avaient déjà constaté des "non-conformités majeures" pour l'étourdissement et la mise à mort des ovins dans cet abattoir. "Une inspection complète de l'abattoir est programmée ce jour par les services de l'Etat. Les conclusions de cette inspection devront permettre de déterminer quelles suites doivent être données", précise le communiqué du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.