Karin ne parvient pas à retrouver d’emploi : "Je croule sous les dettes"

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Léa Beaudufe-Hamelin , modifié à
Au chômage depuis un an, Karin rencontre des difficultés financières. Elle ne retrouve pas d'emploi, malgré une recherche active. Au micro d’Olivier Delacroix, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Karin se dit prête à se réorienter dans le domaine du secrétariat ou de l’accueil, pour trouver un emploi stable.
TÉMOIGNAGE

Cela fait un an que Karin est au chômage. Malgré une recherche active, elle ne parvient pas à retrouver d’emploi. À l’origine professeur des écoles remplaçante, elle a enchaîné les contrats de courte durée. Elle se dit désormais prête à se réorienter dans le domaine du secrétariat ou de l’accueil. Sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Karin dit rencontrer des difficultés financières : elle touche une aide de 580 euros par mois et vit seule avec sa fille âgée de 13 ans.

"J’ai 48 ans. Je vis seule avec ma fille à Pessac, dans la banlieue bordelaise. Depuis près d’un an, je rencontre de grosses difficultés pour trouver un emploi. Mon dernier emploi était un poste de secrétaire administrative dans une clinique. Le problème, c'est que c'était un contrat de courte durée. Il n'a pas perduré. Depuis ce dernier emploi, je n'arrive plus à trouver quoi que ce soit, même en CDD ou en remplacement. Ça devient compliqué, surtout avec la conjoncture actuelle. On le voit dans toutes les catégories socioprofessionnelles. 

" Ça devient très critique "

Je suis détentrice d'un master 2 spécialisé dans l'enseignement. Je me destinais à être professeur des écoles, mais j’ai échoué aux concours. J'ai fait beaucoup de remplacements, dans des écoles privées catholiques essentiellement. C’étaient des emplois assez précaires, puisque ce n’étaient que des remplacements. Ça n’a été que des choses très courtes et depuis plus d'un an, ce n’est plus rien. Ça devient très critique. Au prisme de mes expériences professionnelles, j'ai vu que j'arrivais à m'adapter à toutes sortes de situations. 

Pour mon dernier emploi, secrétaire administrative dans une clinique, j'ai été formée pendant quelques jours et je m'en suis très bien sortie. Au départ, je ne pensais pas y arriver. Je recherche plutôt dans le domaine du secrétariat ou de l’accueil. J’ai eu beaucoup d'ouvertures dans les laboratoires d'analyses parce qu’ils sont complètement dépassés avec le Covid. Mais comme je n'ai pas d'expérience en laboratoire, ça m'a porté préjudice. J'ai passé des entretiens qui me semblaient pourtant très favorables, mais ça n’a pas abouti.

J’ai la chance d'avoir une maman très proche de moi. Elle voit que je me démène. En une semaine, j'ai dû passer dix entretiens. Je n'arrête pas, je suis très active dans ma recherche d’emploi. Mais je commence à baisser les bras. J'ai l'impression que je suis face à un mur. Ce que j’aimerais, à l'âge que j'ai, c’est avoir un métier stable qui me plaît. Professeur des écoles, ça serait très chouette, mais sans le concours, il y aura toujours une barrière. Je n’ai pas envie de le retenter à l’âge que j’ai. J'en ai marre des formations et des concours.

En ce moment, je touche 500 euros d’allocation chômage et 80 euros de RSA. Vivre avec 580 euros par mois avec ma fille de 13 ans, c'est très difficile. On est à la moitié du mois, je n’ai plus rien sur mon compte. Je suis en train de crouler sous les dettes, parce que j’ai des crédits. Je suis dans une situation très difficile. Ma maman m'aide, mais elle a une très faible retraite. Elle ne peut pas faire beaucoup non plus. Elle m'aide comme elle peut, mais là, c'est complètement bloqué."