Jeune homme aux mains brûlées : ouverture d'une information judiciaire visant cinq policiers

La version des policiers et celle du jeune homme sont radicalement différentes. (Photo d'illustration)
La version des policiers et celle du jeune homme sont radicalement différentes. (Photo d'illustration) © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'homme, dont les mains menottées avaient été maintenues contre un chauffage défectueux, a dû subir plusieurs greffes de peau et s'est vu prescrire plus de trois mois d'ITT. 

Une information judiciaire visant cinq policiers a été ouverte mardi à Versailles pour blessures involontaires après qu'un jeune homme a eu les mains gravement brûlées dans un fourgon de police à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, en novembre, a annoncé le parquet. Les investigations ont été confiées à un juge d'instruction qui a également été chargé d'une enquête ouverte contre X pour non-assistance à personne en danger, a-t-il précisé dans un communiqué.

Plusieurs greffes de peau. Le 7 novembre, un homme de 27 ans interpellé pour outrage dans le quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, avait subi des brûlures aux deuxième et troisième degrés dans le fourgon qui le conduisait au commissariat, ses mains menottées ayant été maintenues contre un chauffage défectueux à l'intérieur du véhicule. Hospitalisé, le jeune homme, qui assure en plus avoir été insulté et frappé, a depuis subi plusieurs greffes de peau et s'est vu prescrire une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à trois mois.

Une "évidence" pour l'avocat. Le parquet avait d'abord ouvert une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, avant d'ouvrir mardi une information judiciaire. "On est satisfait que le parquet se rende à l'évidence", a déclaré l'avocat de la victime, Calvin Job. "On voulait cependant que les violences volontaires à caractère raciste soient retenues", a-t-il nuancé, "et on fera le nécessaire pour que, lors de l'instruction, on en arrive à cela". Me Job a également annoncé qu'il comptait saisir la justice administrative pour mettre en cause "la responsabilité de l'État".

Deux versions contradictoires. De son côté, la police a toujours affirmé avoir eu affaire à un individu "très virulent". Le jeune homme aurait "tenté de prendre la fuite", avant d'être menotté et "hissé avec difficultés dans le fourgon" pendant qu'un "rassemblement hostile" se formait, d'après les premières constatations établies par la police. Au cours du trajet, il serait resté "debout" dans le fourgon et aurait donné "des coups de pied dans la porte latérale", les fonctionnaires l'ayant ensuite "allongé sur le dos au sol où il continuait de se débattre", en tentant de "mordre" l'un d'entre eux, toujours selon la même source. Une version contestée par Me Job, selon qui son client se serait plié "sans opposition" au contrôle d'identité.