Confessionnal 1:23
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Virginie Riva , modifié à
Dans "Je vous pardonne tous vos péchés", Vincent Mongaillard a recueilli les confidences de 40 prêtres qui, tout en préservant l'anonymat des fidèles, ont accepté de lever le voile sur ce qu'ils entendent en confession. Si certains aveux prêtent à sourire, d'autres relèvent du Code pénal. 

C’est une règle d’or depuis des siècles : face aux fidèles venus faire pénitence de leurs péchés, les prêtres sont tenus au secret. Les paroles chuchotées dans la petite alcôve d’un confessionnal sont protégées par le silence du clerc, quelle que soit la gravité du crime avoué. Dans Je vous pardonne tous vos péchés, publié ce jeudi par Vincent Mongaillard aux Éditions de l’Opportun, 40 prêtres dévoilent ce qu’ils ont pu entendre en confession au fil des années, tout en préservant l’anonymat de leurs ouailles. 

Un travail de longue haleine pour le journaliste du Parisien, à qui il a fallu trois ans pour arriver à bout de ce livre."On a établi un rapport de confiance avec ces prêtres et on a gardé que le prénom. Qu'ils se rassurent, ils ne seront pas excommuniés puisqu'ils ne brisent pas le secret de la confession. On ne peut pas identifier les pénitents", assure-t-il au micro d'Europe 1. Mais comme il l'écrit, certains secrets sont plus lourds à porter que d'autres.  

Un crime confessé devant le prêtre

Il y a en effet les petits péchés, comme ce chauffeur de taxi qui confesse prendre des chemins plus longs pour faire payer plus cher ses clients, ou encore ce septuagénaire qui raconte, 60 ans plus tard, avoir bu du vin de messe lorsqu’il était enfant. Il y a également ce jeune scout qui a tué une fourmi. Mais le livre évoque aussi des secrets très lourds. Ainsi, cet homme en détention provisoire qui a confessé son crime à un prêtre. Quelques mois plus tard, il plaide non coupable devant la justice des hommes et se voit acquitté. De quoi placer un énorme poids sur les épaules du prêtre, mais qui assume, comme tous les autres, le secret absolu de la confession.

Les prêtres encaissent en confession beaucoup de souffrance et doivent parfois improviser des solutions pour empêcher le pire. Vincent Montgaillard raconte comment l'un d'eux décide de récupérer l'arme d'un jeune homme de 20 ans qui vit en roulotte avec sa mère... dont il veut se débarrasser. Le prêtre finira par déposer le revolver au commissariat sans donner l'identité de son propriétaire. 

"C'est très dur pour eux parce qu'ils portent sur leurs épaules tous les vices, toute la misère de notre société. Certains vont vous dire que c'est le Seigneur qui fait le travail mais après une journée de confessions, ils sont épuisés. C'est extrêmement éreintant", reconnaît l'auteur.

Des confessions plus cocasses

"Certains prêtres m'ont confessé que deux tiers des pêchés étaient liés au-dessous de la ceinture, à des histoires d'adultère, d'addiction", a encore expliqué Vincent Montgaillard. Comme cette confession cocasse d'un couple : la femme raconte tromper son mari avec un ami du couple, mais juste après, le mari confesse lui aussi tromper sa femme avec un ami. Le prêtre comprend vite qu'il s'agit de la même personne. Mais l'avantage, c'est que tout, devant Dieu, est pardonnable.