"Je n'étais plus maîtresse de moi-même" : les agressions au GHB se multiplient
Les agressions au GHB se multiplient dans plusieurs villes de France. De nombreuses jeunes femmes sont en effet persuadées d'avoir été intoxiquées par la drogue dite du violeur. Seulement, elles sont peu nombreuses à déposer plainte. Illustration dans le Bas-Rhin, où seulement quatre plaintes ont été recueillies en cinq ans.
Le GHB, la "drogue du violeur" semble de retour dans plusieurs villes de France : Montpellier, Brest ou encore Lille et Paris. Maux de tête, vomissements, troubles de la mémoire... Les témoignages de jeunes femmes persuadées d’avoir été droguées se multiplient sur les réseaux sociaux, même si cela aboutit généralement à peu de plaintes. Et la ville de Strasbourg n'est pas non plus épargnée, comme a pu le constater Europe 1.
Ici, quasiment toutes les jeunes femmes rencontrées en soirée ont entendu parler du GHB et sont très vigilantes. C'est le cas de Claire, 20 ans, persuadée que quelqu'un a déjà glissé de la drogue dans son verre. "On engage une conversation avec une personne et en l'espace d'un quart d'heure je me suis retrouvée dans un état second, démunie de mes sens et de toute force. J'étais allongée par terre dans la rue", se souvient-elle.
Pourtant elle l'assure, sa consommation d'alcool ce soir-là n'a pas été excessive. "Je n'étais plus maîtresse de moi-même", raconte celle qui depuis ce jour-là est devenue méfiante. "Je reste près de ma consommation, je rajoute ma main au-dessus du verre et je jette un oeil à la table où l'on va être installé", reconnaît Claire.
"C'est dans un coin de notre tête"
Elle n'est pas la seule à redoubler de vigilance. Brian, responsable d'un bar strasbourgeois assure faire très attention même s'il n'a pas eu connaissance de tels faits dans son établissement. "On regarde toutes les personnes qui entrent à l'intérieur, quand les gens sortent fumer des cigarettes on récupère leur verre et on leur propose de les garder derrière le bar... Ca existe et c'est un coin de notre tête", explique-t-il.
Il est par ailleurs difficile de chiffrer ce phénomène. Ces cinq dernières années la police du Bas-Rhin n'a recueilli que quatre plaintes.