"Je ne suis pas un virus" : les préjugés racistes anti-asiatiques dénoncés sur les réseaux sociaux

Métro Paris
Les personnes d'origine asiatiques sont victimes de préjugés racistes en pleine épidémie de coronavirus. © AFP
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Mathilde Durand
Depuis le début de l'épidémie du coronavirus, les personnes d'origine asiatique sont victimes d'une explosion des préjugés racistes à leur égard. Stigmatisées, parfois humiliées sur les réseaux sociaux et dans les transports en commun, elles dénoncent un déferlement de haine à l'encontre de leur communauté. 

L’épidémie de coronavirus se propage. Et avec elle, les amalgames et le racisme. Alors que la pneumonie virale atteint désormais un bilan de plus de 100 morts et 4.000 contaminations, la panique gagne les pays du monde et engendre des comportements lourds de préjugés. En France, les personnes d’origine asiatique ont donc dénoncé sur les réseaux sociaux les amalgames dont elles sont victimes depuis le début de l’épidémie. Sur Twitter, avec le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, les témoignages affluent entre regards de travers, insultes dans les transports en commun et blagues de mauvais goût. 

Le cri de colère vient d'une internaute souhaitant rester anonyme. Un hashtag pour "contrer la puanteur raciste ambiante", explique-t-elle dans un long poste relayé sur Twitter. "Il y a un processus de racialisation sur ce virus", dénonce-t-elle. "On sait très bien qu'un virus n'a pas de nationalité."

Insultes, exclusion, blagues douteuses

Le mot clé est en top des tendances sur le réseau social. Et les témoignages se multiplient. Mise à l'écart dans les transports, refus d'être servi par une personne d'origine asiatique, insultes et humiliations, la crainte du virus déchaîne les préjugés racistes, dans la vraie vie comme sur les réseaux sociaux. 

Des préjugés dans les médias

Le journal de presse quotidienne régional le Courrier Picard a également provoqué un tollé sur les réseaux sociaux après avoir titré sa une sur le coronavirus par "L'alerte jaune". À l'intérieur du numéro, l'éditorial était également intitulé "Le péril jaune".

Les termes "jaune" et "péril" sont des références aux clichés racistes qui visent la communauté asiatique depuis plusieurs générations. Le jaune pour la couleur supposée de la peau, et le péril renvoie au fantasme d'une invasion massive venue d'Asie. Le quotidien a fini par s'excuser en avouant que son titre "n'était pas approprié".