"J'ai peur pour l'avenir", confie un barman attaqué par un commando d'extrême-droite au Mans

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Elise Denjean, édité par , modifié à

Après un rassemblement royaliste organisé samedi soir au Mans pour commémorer l’un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée en 1793, une cinquantaine de militants d’extrême-droite de l’Action française s’en sont pris à plusieurs cafés du centre-ville. Olivier Bequignon, gérant d’un des bars victimes du raid, porte plainte lundi. Il raconte l’attaque à Europe 1.

Ils ont retourné les terrasses et brisé les vitres à coups de barres de fer et de battes de baseball. Samedi soir au Mans (Sarthe), profitant d’un rassemblement royaliste avec Action Française pour commémorer l’un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée en 1793, une cinquantaine de militants d’extrême-droite cagoulés s’en sont pris aux cafés du centre-ville. Le bar Le Lézard, tenu par Olivier Bequignon, n’a pas échappé au raid. Le patron porte plainte lundi.

"Les tables et les chaises ont volé. Ils hurlaient. C’était une violence extraordinaire"

"Ces types sont arrivés casqués, cagoulés, avec des battes de baseball et des barres à mine", raconte-il. "Ils ont remonté la rue en scandant des chants nationalistes. C’est allé très vite, ça a dû durer trente secondes maximum. Nous avons juste eu le temps de faire rentrer tous les clients à l’intérieur. Les tables et les chaises ont volé. Ils hurlaient. C’était une violence extraordinaire, je n’ai jamais vu ça. Ils étaient complètement fous."

Cinq individus ont été interpellés. Selon France Bleu Maine, tous seraient âgés entre 18 et 29 ans et originaires de la région parisienne, de Bretagne et d’Angers notamment. Le groupe Action française, lui, nie toute implication et assure que la manifestation s’est bien passée. "J’ai peur pour l’avenir en voyant des groupes comme ceux-là arpenter les villes", confie Olivier Béquignon. "C’est terrible de voir une violence pareille naître en cœur de ville. J’ai mal à ma ville. J’ai mal à mon pays."