Des dizaines d'automobilistes tentaient de faire le plein ce lundi à Toulouse. 1:31
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Benjamin Peter (à Toulouse) et Stéphane Burgatt (à Marseille), édité par Yanis Darras , modifié à
A l'approche de la diminution des remises de l'État et de TotalEnergies sur le carburant, les automobilistes comptent bien en profiter une dernière fois. A Toulouse, comme à Marseille, nombre d'entre eux ont fait la queue dans les différentes stations de la ville pour faire le plein, ou simplement faire un complément, avant l'augmentation des prix à la pompe mercredi.

Il y a foule devant les stations essence françaises. Dès ce mercredi, la ristourne sur les prix du carburant attribuée par l'État, passera de 30 centimes à seulement 10 centimes par litre. Même chose chez Total, qui appliquait une remise supplémentaire dans ses stations. De 20 centimes, le geste commercial du géant pétrolier français passe à 10 centimes. Alors, pour faire de bonnes affaires, les automobilistes se précipitent dans les stations-service avant l'augmentation des prix.

Les stations Total à sec

Dans cette station d'un supermarché de Toulouse, en Haute-Garonne, le diesel s'affiche à 1,74 euros le litre, et le sans-plomb 95 à 1,46 euros. Des prix attractifs que Francis n'est peut-être plus près de revoir de sitôt. Alors, l'automobiliste est venu juste pour compléter le plein de son réservoir, histoire de profiter jusqu'au bout de la remise du gouvernement. "Je passais juste par là mais j'en ai profité pour prendre juste 15 litres", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Du côté des stations TotalEnergies, il n'y a pas foule. Et pour cause, les stations du pétrolier sont à sec depuis plusieurs jours dans la région. Pour le plus grand désespoir de Sylvie, qui cherchait à profiter de la remise supplémentaire du groupe français, pour faire son plein à un tarif avantageux. "Chez nous à Saint-Orens, ça fait trois jours que la station Total est fermée. Pareil pour celle qui est juste à côté d'ici. Donc je viens dans cette station en espérant qu'il reste un peu d'essence. Je suis censée être au boulot depuis trois minutes, mais je n'ai pas le choix sinon je n'y vais pas demain", explique-t-elle. 

Le litre vers 2 euros dès mercredi

Un peu plus loin dans la file de voitures, Jean-Claude est lui aussi à sec. Jeune retraité, l'homme soutient la future mesure du gouvernement, qui vise à aider les gros rouleurs. "C'est normal je trouve. Avant, quand je travaillais, j'étais un gros rouleur", souligne-t-il. "Maintenant, ce n'est plus le cas, donc ça ne me dérange pas" de ne pas profiter de la remise, conclut-il.

Gaëtan arrive avec sa petite citadine de Normandie pour travailler dans la région. La baisse de la ristourne à la pompe est un coup dur pour lui, qui attend avec impatience les nouvelles mesures du gouvernement. "À voir comment l'État va réagir... L'augmentation de l'essence prend déjà une grande part dans mes revenus, on mettra moins ailleurs", souffle-t-il.

Et dès ce mercredi, les automobilistes verront les prix aux stations grimper. Le diesel devrait alors s'afficher près des 2 euros le litre à l'entrée de cette station toulousaine.

À Marseille, "on essaye de gratter comme on peut"

À Marseille aussi, les automobilistes ne veulent pas laisser passer leur dernière chance de payer moins cher leur plein. "On anticipe pour mettre l'essence parce qu'on sait qu'à partir de mercredi, il va y avoir une hausse des prix. Donc je fais le plein, on essaye de gratter comme on peut", affirme une infirmière au micro d'Europe 1.

Les Marseillais se projettent déjà dans l'après, avec des prix qui vont flirter voire dépasser à nouveau la barre symbolique des 2 euros. "On prendra le bus", concède une autre automobiliste. "On laissera la voiture devant la maison et on ira à pied", poursuit-elle.