Jacline Mouraud, figure des gilets jaunes : "Je continue mon combat, mais pas dans la rue"

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Théo Mercadier , modifié à
Sa vidéo publiée sur les réseaux sociaux pour protester contre la "traque aux automobilistes" a été le déclencheur du mouvement des "gilets jaunes". Un an plus tard, Jacline Mouraud s'en est éloignée mais n'abandonne pas son combat, comme elle l'a expliqué au micro de Nathalie Levy. 
INTERVIEW

"Toute ma vie a changé avec cette vidéo." Jacline Mouraud ne s'attendait pas à ce que son brûlot filmé atteigne les millions de vues en quelques jours, la jette sous les projecteurs et déclenche un mouvement social à l'échelle national. Elle ne s'attendait pas non plus à devenir la "porte-parole des gens qui souffraient et qui souffrent encore". L'ancienne voix des "gilets jaunes" raconte les milliers de messages qui ont tout de suite défilé dans sa boîte mail : "C'est comme si j'étais devenue la confidente des Français".

Mais, depuis cette période tumultueuse, la Bretonne a pris ses distances avec un mouvement dont elle critique le passage à la violence, "qui ne correspondait pas à 80% des gens, les modérés, rentrés chez eux".  Lorsqu'on lui demande si elle soutient l'acte 53 qui se prépare à Paris samedi 16 novembre, la réponse fuse. "C'est totalement incohérent d'aller une énième fois emmerder les Parisiens. Les fêtes approchent, les gens ont besoin de passer un Noël en paix", insiste-t-elle.

Un avenir en politique ? 

Jacline Mouraud dit aujourd'hui "continuer son combat, mais pas dans la rue". Plutôt au sein du comité pour une réforme fiscale, qui milite pour une meilleure répartition de l'impôt et dont elle est la porte-parole. Elle assure être entrée désormais dans une "contestation respectueuse" et milite pour cette réforme où elle le peut : "Je suis régulièrement invitée par des grands patrons : je leur dis 'messieurs, mesdames vous allez devoir penser à la répartition de la richesse de vos entreprises'."

La militante rejette en revanche l'idée d'une candidature aux municipales en mars 2020, mais n'écarte pas totalement la possibilité de se lancer en politique. Et elle concède que l'image de candidate du terroir lui correspondrait à ravir : "Je défends les régions, le territoire, le terroir… Ce qui fait l'essence de la France."