Amine Benyamina est l'un des signataires de l’Appel des 41 du JDD. 0:59
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A.H.
Comme 40 autres personnalités, l'addictologue Amine Benyamina a signé un appel à "agir" contre "l'islamisme radical".
INTERVIEW

"La religion n’est plus une affaire privée. Elle a fait expression dans l’espace public. Elle a abîmé des familles, des concitoyens, des Français de toutes origines." Invité sur Europe 1 lundi matin, l'addictologue Amine Benyamina a justifié sa signature d'un appel à "agir" contre "l'islamisme radical", intitulé "Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités" et publié dans le Journal du dimanche.

"Montrer un visage différent". "Il est de notre responsabilité parce que nous sommes français - mais plus encore parce que nous sommes soit de culture, soit de confession musulmane - de dire qu’il est temps de réfléchir différemment", affirme Amine Benyamina. Addictologue à l’Hôpital Paul-Brousse à Villejuif, Amine Benyamina n'est pourtant pas habitué à évoquer publiquement le sujet de la religion. Mais il estime qu'il est de "[sa] responsabilité de montrer un visage différent. Tous les fidèles doivent avoir la possibilité de s’exprimer". Amine Benyamina, comme l'ensemble des signataires de l'appel, fustige l'impuissance de l'organisation actuelle de l'islam de France face à la montée de la radicalisation. "Les leaders de l’islam doivent nous rendre des comptes", juge le médecin qui souhaite désormais voir "de nouveaux visages" s'emparer du sujet de la religion

Un islam "compatible avec la France". Pour l'addictologue, des mesures doivent être prises pour un meilleur contrôle. Comme Manuel Valls, Amine Benyamina appelle à une totale transparence dans le financement des mosquées. "On veut que ce soit un islam pour les Français, compatible avec la France. Pas un islam importé", martèle-t-il. Il juge également nécessaire de former et salarier les imams en France. "On veut des personnes qui parlent de l’islam avec une vraie culture philosophique, une vraie culture des textes. Qui soit crédible face à une jeunesse qui aspire à être éclairée, et ce n’est pas le cas. Hélas !"

L'exemplarité. Le "challenge" est désormais de raisonner une partie de la jeunesse, parfois désabusée et donc plus influençable. "Pour remporter la bataille, il faut intervenir à l’école, dans les familles, dans les quartiers", préconise le médecin. Avant tout, il prône "l'exemplarité". "Il faut leur montrer la capacité à pouvoir percer dans cette France. Ils sont capables d’être des acteurs importants, des leaders politiques, des leaders intellectuels, des leaders d’entreprises... Comme tout le monde. Il faut leur montrer cette perspective."