russie ukraine Paris 1:42
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Victor Pourcher , modifié à
La France s’émeut depuis jeudi et l’offensive militaire russe en Ukraine. Pour les Russes qui vivent dans l’Hexagone, le choc et la tristesse précèdent l’inquiétude. Europe 1 est allée à la rencontre de la diaspora russe à la sortie de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, dans le 8e arrondissement de Paris.
REPORTAGE

"Non à Poutine le dictateur", indique une feuille scotchée à la hâte sur les grilles qui entourent la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, dans le 8e arrondissement de Paris. Alors que la France a condamné jeudi l'action militaire de la Russie en Ukraine, la diaspora russe qui vit dans l'Hexagone regrette également la tournure de la situation. Europe 1 est partie à la rencontre d'expatriés inquiets par ce début de guerre en Europe.

Faire la différence "entre les Russes et le gouvernement russe"

Cheveux noirs rangés sur le côté et long manteau élégant, Sergueï est venu se recueillir à la cathédrale. Une partie de sa famille se trouve en Russie, une autre en Ukraine. Pour lui, un nouveau cap est passé. "J’y vais par instinct, j’ai été aimanté par ça. Je suis sorti du travail, je ne pensais que ça !", avance-t-il au micro d'Europe 1. "C’est pas la première fois qu’on entend parler dans les médias d’une guerre, mais là c’est le peuple russe qui va chez son frère pour l’envahir. C’est juste horrible !", lance Sergueï.

Nikola revient à peine de Moscou, mais là-bas, rien ne laissait présager une intervention militaire. Déjà, le regard de certains de ses amis a changé. "Je me suis réveillé et j’ai reçu 40 messages d’amis français 'Votre pays, ces agresseurs, vous avez pas honte'... J’aimerais juste que les Européens fassent la différence entre les Russes et le gouvernement russe", souffle-t-il sur Europe 1.

Avec Vladimir Poutine, une invasion inéluctable

La diaspora présente en France dit que le peuple russe est loin d’être favorable à cette attaque. Aglaé a toujours voté contre l’actuel président Vladimir Poutine. Les yeux embués de larmes, elle évoque sa honte et un sentiment de culpabilité : "Je demande pardon même si j’ai tout fait pour que ça n’arrive pas ! C’est dur de savoir que ton pays est un agresseur, de savoir que les gens meurent maintenant !" Ces ressortissants sont choqués, mais aussi fatalistes : avec Poutine, avouent-ils, cette invasion était inéluctable.