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Melina Facchin et Joanna Chabas, édité par Manon Bernard , modifié à
En France, un mois de pluie est tombé en quelques jours seulement. Au-delà des inondations, les conséquences se font aussi sentir sur les cultures. Apparition de parasites et destruction de la production, certaines récoltes pourraient être compromises. Dans les champs de blé ou dans les vignes, les agriculteurs s’inquiètent.
REPORTAGE

La pluie ne cesse de tomber en France : juillet est en train de se transformer en un véritable mois d’automne avant l’heure. Outre les inondations, qui ont déjà fait des dégâts, les agriculteurs redoutent également ces pluies torrentielles. Moussons reculées ou encore champignons parasites, les céréaliers et les vignerons rencontrés par Europe 1 pensent d’ores et déjà qu’ils devront faire une croix sur une partie de leurs récoltes.

Les vignes du Grand-Est touchée par le mildiou

Sur la route des vins, à une trentaine de kilomètre au sud de Strasbourg se dresse la commune d’Epfig. C’est ici qu’est installé Phillipe, viticulteur. En parcourant ses douze hectares de vignes, il ne peut que constater les dégâts. "Sur toute la partie haute du feuillage, il y a des taches de mildiou jaune clair sur le dessus et en dessous, il y a un petit côté huileux", constate-t-il.

Impossible de se débarrasser de ce redoutable champignon. On peut simplement essayer de limiter sa propagation. Pour l'instant, ce sont surtout les feuilles qui ont été touchées, mais le mildiou commence à s'en prendre aux grappes. "Soit les baies vont tomber, soit il faudra qu'on les coupe pour éviter la propagation sur les raisins sains", s’inquiète le viticulteur.

"Pour l'instant, le blé n'est pas du tout mûr"

Dans les champs de blé, la problématique est presque la même. Chez les céréaliers, les moissons ont pris du retard. Avec ces dernières semaines de pluie, le blé n'est pas encore arrivé à maturation. "Le premier test de l'agriculteur, c’est de prendre un grain de blé et de le passer sous sa dent. Et il faut absolument que le grain croque. Aujourd’hui, on arrive juste à écraser le grain de blé. Pour l'instant, il n'est pas du tout mûr", explique Victor, céréalier à Pussay dans l'Essonne.

Il faut plus de chaleur et de vent pour sécher ces grains gorgés d'eau. Ceux de Victor devraient être prêts d'ici la fin du mois. Il faudra aller vite pour rattraper le retard. Plus la moisson est tardive, plus la qualité du grain peut être "dégradée par un phénomène de germination, où les grains de blé, directement dans l'épi, commencent déjà à donner des nouvelles plantes", poursuit l’agriculteur.

Dans les vignobles, le risque de perdre sa production est également présent. La pluie et la chaleur sont les combos parfaits pour la prolifération du mildiou. A l’approche de la véraison, le moment où le jus entre dans le raisin, l’arrêt de la pluie devient donc une nécessité. Sinon, "les pertes de récolte pourraient aller jusqu’à 80%", souffle Phillipe.