Inondations : 156 communes attendent encore le statut de catastrophe naturelle

156 communes attendent toujours le statut de catastrophe naturelle indispensable à une indemnisation intégrale
156 communes attendent toujours le statut de catastrophe naturelle indispensable à une indemnisation intégrale © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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Pierre Herbulot, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Après une premier refus, 156 communes qui ont été submergées par la montée des eaux de janvier, leur dossier est réévalué mardi.

Un mois après les inondations qui ont submergé la région parisienne et une partie de la Normandie des centaines de sinistrés attendent de savoir si leur commune va finalement être reconnue en état de catastrophe naturelle. Pour 275 d'entre elles, c'est déjà fait. Mais pour 156 autres, leurs dossiers, une première fois recalés, sont réétudiés mardi après de nouvelles expertises, comme à Saint-Aubin-Epinay, près de Rouen. 

"On n'est pas en zone inondable, c'est vraiment une catastrophe". Tous les meubles du salon de Philippe portent encore la trace de la boue qui a envahit la maison, la toute première inondation qu'a connue cet habitant de Saint-Aubain-Epinay, depuis 30 ans qu'il vit ici. Dans le garage de ce retraité, c'est l'électroménager qui est endommagé. "J'avais une machine à laver, un sèche linge à côté, ils sont HS", explique-t-il. En tout 50 maisons et quelques voitures ont fait les frais de la montée des eaux. Chez Jacques, trois déshumidificateurs tournent encore toute la journée pour sécher les murs. Il ne comprend pas comment l'état de catastrophe naturelle a pu être refusé dans son village. "Quand vous ne voyez plus du tout le carrelage de votre maison, parce que c'est de l'eau boueuse, marron, ça fait drôle, on n'est pas en zone inondable, donc c'est vraiment une catastrophe", déplore-t-il. 

"Si ça passe catastrophe naturelle, les assureurs prennent tout en charge". En fait l'Etat a considéré que les sinistres était simplement dû à des ruissellements et n'a donc pas accordé le statut de catastrophe naturelle. "Grotesque", répond le maire de Saint-Aubain-Epinay, Benoit Anquetin. Ses administrés en ont besoin, assure-t-il. "Il y a une cuisine à démonter, les assureurs ne veulent pas démonter la cuisine parce que ça fait trop de frais. Par contre si ça passe catastrophe naturelle, ils prennent tout en charge. Nos administrés doivent être indemnisés comme tout le monde", réclame-t-il. Tout le monde, ce sont les habitants des communes voisines, qui ont elles obtenu la reconnaissance de catastrophe naturelle. Là-bas les sinistrés seront intégralement indemnisés, au plus tard en avril.