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Virginie Salmen et Hélène Terzian, édité par Grégoire Duhourcau , modifié à
Les 670 lycées d'Ile-de-France doivent décider s'ils optent pour les manuels numériques ou papier dès la rentrée prochaine. Si les élèves et parents d'élèves sont largement en faveur du numérique, le choix n'est pas si évident à faire pour les proviseurs.
INFO EUROPE 1

Il leur reste quinze jours pour trancher. Comme le révèle Europe 1 mercredi, les 670 lycées d'Ile-de-France doivent choisir entre la forme papier ou numérique pour les manuels scolaires de seconde et de première. C'est la conséquence d'une réforme du lycée rapide, qui doit entrer en application dès la rentrée prochaine avec de nouveaux programmes scolaires et donc de nouveaux manuels, papier ou numérique. Le coût, 340 euros par élève, sera à la charge du Conseil régional d'Ile-de-France.

S'ils optent pour le papier, les établissements s'engagent pour huit ans, le temps de les amortir, ce qui les rendra vite obsolètes, par exemple en sciences-éco, une matière qui évolue vite. S'ils se tournent vers la version numérique, la région dotera chaque élève de seconde d'un ordinateur ou d'une tablette, qu'il pourra garder ensuite.

"Ça permet d'avoir des ressources plus facilement ré-actualisables." Pour certains proviseurs, comme Thierry Fauconnier, qui dirige un lycée à Villiers-Saint-Frédéric dans les Yvelines, le choix est quasiment fait. "Moi j'opterais plutôt pour les manuels numériques parce que ça permet d'avoir des ressources qui sont plus facilement ré-actualisables qu'un manuel papier que l'on va devoir garder je ne sais combien d'années, ça permet une mobilité des élèves dans les classes, dans les espaces de travail comme le CDI, l'internat pour ce qui me concerne aussi", explique-t-il sur Europe 1. Et le bonus, c'est le poids du sac à dos qui diminue considérablement.

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Du côté des élèves, 72% sont pour les manuels numériques, tout comme 65% des parents, selon l'enquête réalisée par le conseil régional. Mais la décision n'est pas si facile à prendre, d'autant que certains proviseurs disent ne pas être au courant du choix qu'ils ont à faire et n'ont consulté ni les professeurs, ni les parents d'élèves. Par ailleurs, cela va être difficile d'imposer du numérique à des professeurs qui ne sont pas formés ou pas volontaires.

Au lycée Arago, dans le 12ème arrondissement de Paris, le numérique est déjà en expérimentation. Les élèves de deux classes de terminale sont chacun munis d'une tablette, qui leur permet d'avoir accès à certaines ressources pédagogiques (certains chapitres de manuels, certains cours...). "Là, par exemple, j'ai les chapitres de maths. Le prof nous les envoie. En ce moment, on fait les géométries dans l'espace. On regarde, il y a tous les exercices", décrit Marina.

"On n'a pas à apporter tous nos manuels. Ça nous évite de s'embrouiller." Pour cette élève, c'est clair, ce nouvel outil lui facilite la vie : "La différence on la voit, on la sent surtout. C'est beaucoup plus léger, on n'a pas à apporter tous nos manuels. Ça nous évite même le matin de s'embrouiller en se demandant quelles matières on doit apporter. La tablette, on l'a toujours dans le sac et voilà."

Certains de ses camarades restent pourtant attachés au papier, comme Sidonie, qui se sent un peu trop envahie par les écrans. "On passe déjà pas mal de temps sur les ordinateurs, les téléphones, les télévisions. En plus de ça, on nous dit souvent qu'on devrait décrocher. C'est contradictoire avec le fait de numériser tous les lycées", confie-t-elle.

Un accès à des contenus "que les manuels papier ne vous permettent pas d'avoir". Les professeurs, eux, ne sont pas tous emballés mais le proviseur de ce lycée parisien, qui a fait installer le wifi partout, est convaincu qu'il faut prendre ce virage dès maintenant : "Le principal avantage, c'est le nombre de ressources, mini-vidéos, images d'archives... Il suffit de cliquer sur un bouton pour ouvrir tout un tas de documents que les manuels papier ne vous permettent pas d'avoir." Un moyen également de ne pas être "prisonnier" des mêmes manuels pendant cinq ans, ajoute-t-il, de mettre à jour les contenus régulièrement et surtout, de ne pas avoir à tout racheter en cas de changement de programme.