Produire plus, plus vite et moins cher… Telle est désormais la devise des industriels de la défense depuis qu’Emmanuel Macron leur a intimé l’ordre il y a un an d’entrer dans une "économie de guerre". L’un des fleurons français de l’armement, Safran, a peut-être même appliqué un peu trop à lettre ces nouvelles consignes. Au point de négliger la sécurité ?
Selon les informations d’Europe 1, des têtes de missiles jugées suspectes ont semé la panique ce lundi chez Suez au centre de traitement des déchets de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Il est 13 heures quand des employés remarquent au fond d’une benne quatre gros engins qui s’apparentent à des têtes de missiles.
Substance active non explosive
Immédiatement, une quarantaine d’employés sont évacués et un périmètre de sécurité déployé. Les policiers sont appelés et le laboratoire central de la préfecture de police rapplique pour examiner le contenu de ces inquiétantes pièces d’armement.
Les policiers spécialistes inspectent de plus près et se rendent compte qu’il s’agit en fait de maquettes de missiles, donc inoffensives, destinées à des présentations. Deux heures plus tard, Safran leur confirme cette première intuition. Pour autant, l’une des quatre têtes de missiles factices contient une substance non explosive, mais qui reste active.
Un "dysfonctionnement" entre Safran et Suez ?
Cette substance, qui ne nous a pas été communiquée, n’a en tout cas rien à faire dans un incinérateur civil. Si bien que Safran a été, selon une source proche de l’enquête, priée de récupérer son prototype pour le nettoyer avant de s’en débarrasser et de pouvoir le mettre à la poubelle.
Les deux entités ont convenu auprès de la police qu’il y avait là a minima un "dysfonctionnement" au sein du protocole mis en place entre Safran et Suez.