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Boulanger à Nice, Frédéric Roy voit sa facture d'énergie être multipliée par quatre en janvier, et le coût de ses matières premières exploser. Une mésaventure que connaissent aussi ses collègues, et qui s'explique en partie par la guerre en Ukraine. Toutefois, la cofondateur du Collectif pour la survie des boulangers et des artisans évoque d'autres raisons.

"Jusqu'à maintenant, je payais 1.000 euros par mois. La facture fin janvier devrait être aux alentours de 4.000 euros", se désole Frédéric Roy, boulanger à Nice et cofondateur du Collectif pour la survie des boulangers et des artisans. Dans l'émission Europe Soir, l'artisan explique qu'il va manifester le 23 janvier prochain pour protester contre l'inflation, qui engendre une flambée du coût de l'énergie et aussi des matières premières.

Mais pour lui, tout n'est pas à mettre sur le dos de la guerre en Ukraine. "C'est ce qu'on nous dit, mais je crois qu'en France, on pourrait être autonome en termes de production de blé sans aucun problème", estime-t-il au micro de Raphaël Delvolvé.

"Chaque guerre a son lot de personnes malveillantes"

Premier producteur européen de blé tendre, la France exporte la moitié de sa production (33,4 millions de tonnes de blé tendre sur la période 2017-2021, selon La Tribune), notamment vers les pays de l'Union européenne. Pour Frédéric Roy, la guerre en Ukraine est l'occasion de repartir à zéro. "On sait très bien que chaque crise, chaque guerre a son lot de personnes malveillantes qui gagnent de l'argent", regrette-t-il sur Europe 1, soulignant une "spéculation".

 

Le boulanger prend l'exemple du beurre AOP qu'il utilise pour fabriquer ses produits. "Le lait fabriqué en France avec des vaches françaises a augmenté de deux euros du kilo en 24 heures. Pour mon entreprise, c'est 10.000 euros par an de coûts supplémentaires de production. Si on rajoute la farine, les œufs, le sucre, la levure, toutes nos matières premières ont augmenté. On n'arrive pas à répercuter ces augmentations sur nos prix", souffle l'artisan niçois, qui emploie trois salariés. Il prône la sortie d'un système "où l'électricité est indexée sur le gaz".