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Charles Guyard, édité par Corentin Alloune / Crédit photo : YANN AVRIL / BIOSGARDEN / BIOSPHOTO VIA AFP
À l'heure où les enjeux climatiques sont devenus une priorité, le ciment est forcément pointé du doigt. Il existe néanmoins des procédés qui permettent d'en réduire l'empreinte carbone. Exemple à Bournezeau, en Vendée, où le groupe Hoffmann vient d'inaugurer une unité de fabrication d'un nouveau genre.

L'un des secteurs les plus polluants en France, le BTP, est responsable de près d'un quart des émissions de CO2. Le bâtiment, c'est justement la cible du projet de loi sur l'industrie verte. Le texte est présenté ce mardi en Conseil des ministres. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, veut faciliter l'installation d'entreprises engagées dans la baisse d'émissions de gaz à effet de serre. C'est le cas de cette société vendéenne qui vient d'inaugurer une unité de fabrication de béton décarboné.

Un ciment qui génère trois fois moins de CO2

C'est une première mondiale et pour la découvrir, il faut emprunter un ascenseur. À 70 mètres de hauteur, vue imprenable sur la plaine vendéenne, c'est la première étape de fabrication du ciment Hoffman. "Toutes les matières premières sont propulsées et vont commencer le procédé gravitationnel, c'est-à-dire vers le bas", explique Delphine Barbeau. 

Une usine verticale, il fallait y penser. Non seulement l'emprise au sol est divisée par quatre, mais en plus ce processus permet de faire des économies d'énergie. Julien Blanchard, cofondateur d'Hoffmann : "Quand vous avez un système gravitaire, vous avez moins besoin de convoyeur. Donc c'est une consommation électrique importante."

Mais pour les économies les plus importantes, il faut retourner dans les entrailles de la tour. "Il n'y a pas de four chez nous, tout se fait à froid. On ne consomme pas de gaz, on ne cuit pas à haute température, comme le ciment traditionnel qui, lui, doit être cuit à 1.450 degrés durant 18 heures", détaille le cofondateur. 

La somme de tous ces procédés permet au sixième producteur français, arrivé en 2018 sur le marché, de proposer un ciment plus vert qui génère trois fois moins de CO2 que ses concurrents.