Indre-et-Loire : un agriculteur dessine le mot "help" avec du blé

"Quand ils passent au-dessus, les avions de ligne commencent à descendre à Orly. Les passagers voient mon SOS", a expliqué l'agriculteur de 63 ans.
"Quand ils passent au-dessus, les avions de ligne commencent à descendre à Orly. Les passagers voient mon SOS", a expliqué l'agriculteur de 63 ans. © AFP
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avec AFP , modifié à
Un agriculteur tourangeau, qui dit ne vivre qu'avec 350 euros par mois, a semé du blé pour dessiner le mot "Help", "à l'aide", dans son champ pour alerter sur la situation des agriculteurs.

Un agriculteur tourangeau a semé du blé pour dessiner le mot "Help" ("à l'aide") dans son champ, sur une surface totale de cinq hectares. Le mot dessiné par cette plantation de blé mesure 100 mètres de long sur 48 mètres de large. La ferme, située sous un couloir aérien, produit outre du blé, du maïs, du tournesol, du trèfle, du lin et du sorgho.

"Quand ils passent au-dessus, les avions de ligne commencent à descendre à Orly. Les passagers voient mon SOS", a expliqué Jacques Fortin, un agriculteur de 63 ans dont la ferme se trouve à Athée-sur-Cher, près de Tours. "D'ailleurs c'est le pilote d'un petit avion qui m'a envoyé par mail la première photo", a-t-il ajouté.

Un "SOS collectif". Pour justifier son geste, Jacques Fortin, qui dit ne vivre qu'avec 350 euros par mois, explique qu'il s'agit d' "un SOS collectif, adressé au nom de tous les agriculteurs". "On a eu une succession de mauvaises années climatiques depuis quatre ans. Les agriculteurs sont au bout du rouleau. Ils en ont ras-le-bol", plaide-t-il.

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"Les politiques ne nous écoutent pas. Ils sont sourds à notre colère", estime l'agriculteur. Photo : AFP

 

"Ce n'est pas normal de vivre avec 350 euros par mois". "Je suis dans un monde où j'ai des responsabilités de chef d'entreprise et je vis en-dessous du seuil de pauvreté. Ce n'est pas normal de vivre avec 350 euros par mois quand on travaille tous les jours et bien plus de 35 heures par semaine. Certains craquent. D'autres se suicident", assure-t-il.

"Les politiques ne nous écoutent pas. Ils sont sourds à notre colère. J'espère qu'ils ne sont pas aveugles et liront ce message de désespoir", espère-t-il.