Incendie mortel dans un Ehpad : 50.000 euros d'amende requis contre la société gestionnaire

Quelque 50.000 euros ont été requis contre la société gestionnaire. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP

Le 14 décembre 2011, six pensionnaires avaient péri dans un incendie accidentel dans un établissement marseillais, poursuivi pour homicides et blessures involontaires en raison d'une "multitude de fautes".

Une amende de 50.000 euros a été requise, lundi, contre la société gestionnaire d'un Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) marseillais où six pensionnaires avaient péri dans un incendie accidentel, le 14 décembre 2011. Dix autres personnes âgées avaient été blessées, certaines gravement. La SAS Les Anémones était poursuivie pour homicides et blessures involontaires en raison d'une "multitude de fautes", tout comme le pensionnaire aujourd'hui de 81 ans à l'origine du feu.

Une peine de quinze mois de prison requise contre l'octogénaire. Une peine de quinze mois de prison avec sursis a été réclamée contre cet octogénaire dont le discernement était altéré, selon un expert psychiatre. En pleine nuit, le vieil homme, atteint de troubles psychiques, ne parvenant pas à ouvrir une boite de chocolats avait utilisé un briquet pour couper le ruban. Le paquet enflammé tombait sur le lit. Avec une serviette mouillée, ce résident avait tenté en vain d'éteindre ce départ de feu qui très vite s'était propagé en dégageant une épaisse fumée. Les six victimes asphyxiées se trouvaient toutes dans les chambres du 3ème étage de cet établissement accueillant 180 personnes âgées.

Quatre salariés de garde, un effectif "insuffisant". Comme toutes les nuits, quatre salariés étaient de garde, un effectif considéré comme "insuffisant" par les experts. Le parquet n'a finalement pas retenu ce grief. Le 30 novembre 2007, la commission communale de sécurité avait émis un avis favorable sous réserve que le système de sécurité incendie qualifié d'obsolète soit remplacé dans un délai de cinq ans. "Pourquoi n'avez-vous rien fait au bout de quatre ans et un mois ?", a demandé le procureur Etienne Moreau au représentant de la société Les Anémones. "Nous avions encore un an et demi devant nous", a rétorqué Philippe Tian, gérant à l'époque de l'Ehpad.

Mauvais fonctionnement du système de désenfumage. Les parties civiles ont déploré elles aussi que ce problème n'ait pas été pris à bras le corps. Les experts ont pointé le mauvais fonctionnement du système de désenfumage qui a favorisé, selon eux, l'envahissement rapide par les fumées et les gaz du couloir du 3ème étage.