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Tiffany Fillon avec AFP , modifié à
Lundi soir, un important incendie s'est déclenché dans les Bouches-du Rhône, à une cinquantaine de kilomètres de Marseille, ravageant quelque 300 hectares de forêt et endommageant des habitations. Mardi, le capitaine Stéphane Guyot, responsable communication des pompiers des Bouches-du-Rhône, a fait le point sur la situation au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

Un important incendie s'est déclenché lundi à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Marseille, obligeant les pompiers à protéger des habitations et à procéder à quelques évacuations. Mardi, les services de secours ont indiqué que le feu était fixé : l'incendie ne progresse plus mais les flammes restent vives. Une reprise du feu peut donc avoir lieu. Sur Europe 1 mardi, le capitaine Stéphane Guyot, responsable de la communication des pompiers des Bouches-du-Rhône, a détaillé l'entendue des dégâts, au lendemain du déclenchement de cet incendie. 

Selon Stéphane Guyot, ce "violent incendie" s'est déclenché lundi "vers 14 heures, sur la commune d'Istres", avant de s'étendre à Martigues, Saint-Mitre-les-Remparts et Porc-de-Bouc. Mardi, l'incendie était partiellement contrôlé, d'après le capitaine. "Ce matin, à cette heure-ci [7h30], le flux ne progresse plus", rassure-t-il.

Le vent devrait se relever au cours de l'après-midi, "mais moins fort qu'au cours des trois derniers jours", a ajouté un porte-parole des pompiers des Bouches-du-Rhône : "C'est pour cette raison qu'on va rester vigilants même si la situation évolue favorablement", a-t-il ajouté, anticipant un "difficile travail de noyage" de l'incendie tout au long de la journée de mardi.

Encore 900 pompiers sur place

Aidés par sept avions Canadair, un Dash et un hélicoptère bombardier d'eau, "900 sapeurs-pompiers" sont encore mobilisés "sur le terrain", affirme Stéphane Guyot, précisant qu'ils "ont lutté toute la nuit d'arrache-pied pour éteindre les reprises de l'incendie qu'il y a pu avoir sur le flanc droit et à l'arrière du flanc gauche". "Ils vont continuer un travail harassant", prévoit le responsable de la communication des pompiers des Bouches-du-Rhône. Certaines zones sont encore difficiles d'accès pour les pompiers, selon lui. 

Environ 300 hectares de végétation ont brûlé dans cet incendie qui a parcouru 500 hectares, selon un bilan révisé donné par les pompiers mardi matin. Le feu passant parfois près de zones urbanisées, les pompiers ont dû se déployer pour mettre en sécurité des habitations et des installations. Une cinquantaine de pompiers du Puy-de-Dôme ont ainsi réussi à empêcher le feu de toucher des habitations dans un lotissement du quartier Saint-Jean à Martigues, a aussi constaté ce photographe de l'AFP. Stéphane Guyot confirme que "quelques maisons ont été endommagées par les flammes et les fumées". Mais pour le moment, les pompiers ne connaissent pas l'ampleur des dégâts avec précision. 

Deux familles ont été évacuées préventivement car le feu menaçait leur maison mais lundi, elles ont pu passer la nuit chez elle. Les résidents d'une maison de retraite ont également été confinés par mesure de précaution, a indiqué une porte-parole des pompiers à l'AFP. Des gymnases ont été ouverts pour accueillir les personnes évacuées à Istres, Martigues et Port-de-Bouc.

Des pompiers blessés et intoxiqués 

Six pompiers ont été légèrement blessés ou incommodés dans les opérations, comme deux autres personnes, dont une femme enceinte. Mais leur état n'est pas préoccupant. "Aucun n'a été transporté vers des centres hospitaliers", souligne Stéphane Guyot à propos de ces pompiers, qui ne rapporte "pas d’inquiétude" à leur égard. 

Au total, environ "1.300 pompiers" ont été envoyés sur place, précise Stéphane Guyot. Les sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône ont été rejoints par un "bataillon des marins pompiers de Marseille et par des renforts issus d'autres départements", détaille-t-il, saluant une "solidarité nationale". 

L'ensemble des 24 massifs des Bouches-du-Rhône sont placés depuis ce week-end en "risque incendie très élevé" en raison de la chaleur et du vent, ce qui signifie notamment une interdiction d'accès pour le public. Dans la nuit du 4 au 5 août, un incendie avait ravagé plus de 1.000 hectares dans une zone très touristique de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, ce qui avait nécessité l'évacuation, y compris par la mer, de plusieurs centaines de personnes.